Mort de peur
« -Les relevés d’empreintes sur le corps de la victime, vous les avez faits ?
-Oui, les bandelettes sont là et les traces papillaires sont exploitables.
-Inspectrice, j’ai un doute sur quelque chose…
-Mm… Moi aussi, quelque chose me dérange, mais je ne sais pas quoi exactement.
-Je retourne examiner un détail. »
Banlieue d’Oslo, dans un hôpital psychiatrique, un patient est retrouvé mort. Il se serait suicidé. Il se serait lui-même étranglé, se tortillant dans tous les sens jusqu’à ce qu’il s’arrête de bouger. D’après le légiste, l’étranglement n’est pas la cause de la mort, mais il n’y a aucune trace de coup ou de blessure, à part le nombre 488 gravé sur son front, mais la cicatrice ne date pas d’aujourd’hui. Rien n’est exclu, ni même un empoisonnement accidentel. L’inspectrice Sarah Geringën vient de débarquer sur place et interroge le professeur Grund qui dirige l’établissement qui minimise les faits. Quelque chose met cependant la puce à l’oreille à la policière : le corps a été déplacé. Que cherche-t-on à cacher ? Que représentent les dessins que le mort a fait sur les murs de sa cellule ? La victime ne serait-elle pas morte de peur ?
L’enquête de Sarah Geringën va l’emmener jusqu’en France, où elle va rencontrer Christopher Clarence, dont le frère est la dernière personne extérieure à avoir vu la victime. Mais ce témoin est lui-même mort dans un accident de la route. Evidemment, tout est lié. Clarence va apprendre que certains membres de sa famille ne sont pas réellement qui il croyait qu’ils étaient. Sarah et Christopher vont conduire conjointement l’enquête qui va les mener aux tréfonds de l’esprit humain, entre expériences interdites et secrets internationaux.
Pierre Makyo et Laval NG adaptent Le cri, roman policier signé du journaliste Nicolas Beuglet, paru en 2016. Lui-même s’est inspiré d’un célèbre tableau de Munch, intitulé lui-aussi Le cri, célèbre pour avoir servi entre autres de base pour le masque du tueur de Scream. La transposition en bande dessinée garde toute la force du roman. Le traitement graphique de Laval NG fait le pont idéal entre le tableau et le livre, comme un chaînon manquant. Il suffit de regarder la couverture pour réaliser l’efficacité et l’intérêt du processus d’adaptation. Makyo scénarise l’intrigue dans un crescendo fluide et bien pensé. L’enquête s’accélère pour aller graduellement de plus en plus vite, finissant dans une course poursuite haletante. La fin est un brin abrupte. C’est-à-dire qu’on courrait tellement que ça fait bizarre de s’arrêter, mais il faut bien qu’une enquête s’arrête un jour. Le fait est qu’on est immergé dans l’action.
L’inspectrice Geringën est au cœur de deux autres romans de Nicolas Beuglet. On attend déjà avec impatience de la retrouver dans Complot et dans L’île du diable. Entraînez-vous déjà à courir pour pouvoir la suivre à travers le monde.
One shot : Le cri
Genre : Thriller/Polar
Scénarios : Pierre Makyo
D’après : Nicolas Beuglet
Dessins & Couleurs : Laval NG
Éditeur : Philéas
ISBN : 9782491467326
Nombre de pages : 152
Prix : 20,90 €