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« -Qu’est-ce que j’entends ? Qu’est-ce que c’est que ce cheval sur lequel tu parades ? Pas d’eau ! C’est quoi alors que tu nous ramènes encore… Un chien blessé ? Une marmotte ? Un faon ?
-Un… Un… Un… jeu… jeune homme.
-Quoi ?!!
-Mais très, très blessé… Et si on ne fait rien, il va mourir. Il… Il l’est d’ailleurs peut-être déjà… »
Que fait ce cavalier seul dans la vallée ? En poursuit-il un autre ? Suit-il les traces d’un fantôme ? Le voici arrivé à Sabbath City. Un saloon. Un whisky. Clark, c’est ainsi qu’il s’appelle, est de retour après avoir fuit la troupe de miliciens à laquelle il appartenait, avec qui il pataugeait dans le sang des razzias. Il a fui parce qu’il y avait des coups de trop. Ce n’était plus la guerre. Pour ses anciens complices, il joue le couplet du repenti. Pendant ce temps, ces derniers quittent précipitamment la ville après avoir pillé la banque. Clark se lance à leurs trousses et assiste à un guet-apens dans lequel tombent les hommes qui les ont poursuivis. En continuant sa quête, il sauve un indien blessé au milieu d’un feu de forêt et dont la squaw et le papoose ont péri.

Le lendemain, Clark, laissé pour mort après avoir été atteint par une balle, est recueilli par Dorothy, une jeune femme sortie chercher de l’eau en compagnie de son âne. Elle va l’emmener dans un endroit un peu particulier. Clark se réveille à l’intérieur du fortin isolé de Ladies Valley. L’enclave est composée uniquement de femmes. Toutes ne sont pas réjouies de la venue du mâle. Pourtant, il y a un homme en qui elles ont confiance. C’est le vieux Scurly, un trappeur qui contribue à assurer leur protection. Il va prendre Clark sous son aile. Mais les ennemis vont refaire surface. Entre vengeance, règlement de comptes et trahison, l’apparente quiétude de la vallée des oubliées va voler en éclats.

Après deux séries centrées sur l’aviation, Dent d’ours et Black Squaw, Alain Henriet se lance dans le western. Les vastes étendues survolées par les avions sont remplacées par les plaines et vallées franchies par les cow-boys. Le point commun est cette immensité qui s’étale à perte de vue. Henriet aime raconter des histoires qui respirent, et cela se ressent, dans ces décors parfois un peu trop propres. Ça, ce sont les restes de Golden Cup. Aux couleurs, Usagi donne de la dimension et, justement, un peu de cette crasse qui permet de mettre en valeur le trait du dessinateur.

Pour l’elficologue Pierre Dubois, ce western est le troisième, après les deux qu’il a écrit dans la même collection pour Dimitri Armand : Sykes et Texas Jack. Avec la contemplation d’un Kevin Costner et la noirceur d’un Sam Peckinpah, Dubois met en avant le rôle des femmes qui se construisent dans une société qui les oublie. Il fait de son héros, Clark, un mercenaire repenti, un ancien bushwhackers comme on appelait ces combattants pro-confédérés qui menaient des guérillas dans les états abolitionnistes. William Quantrill est le plus célèbre d’entre eux. Dubois dirige son histoire à la manière de ce qu’il faisait avec les Lutins et autres créatures fantastiques qu’il a mis en scène (et avec lesquelles on espère le retrouver). La violence n’est jamais gratuite mais elle est là, sanglante, jusqu’au bout.
La vallée des oubliées offre une nouvelle vision du Far West. Le duo Dubois/Henriet devrait en principe récidiver.
One shot : La vallée des oubliées
Genre : Western
Scénario : Pierre Dubois
Dessins : Alain Henriet
Couleurs : Usagi
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
ISBN : 9782808211918
Nombre de pages : 148
Prix : 24,95 €



