Drone de vie
« -John ?
-Largo ?! Je vais faire des envieux ! Tout le groupe cherche à vous joindre. Les rumeurs les plus folles courent déjà. On vous dit mort… ou redevenu globe-trotter…
-Malheureusement, je n’appelle pas pour donner de mes nouvelles. Obi Martins, ça vous dit quelque chose ? »
Île de Sarjenave, quelque part dans l’Adriatique. Largo Winch s’offre quelques jours au calme, farniente et pêche au harpon. Calme ? Pour Largo, on sait que ça ne dure jamais longtemps. A quelques mètres de la côte, un yatch semble abandonné. Notre milliardaire monte à bord, découvre un cadavre et une adolescente cachée. Son père, Obi Martins, vient d’être tué. Il était le patron de l’entreprise Aurora Dynamics. Il portait sur lui un badge du groupe W. Il développait des drones humanitaires et devait, le lendemain, se rendre à Lagos pour inaugurer les premiers prototypes. Comme par hasard, sa femme est décédée dans un accident de voiture quinze jours plus tôt. Lui, a été tué parce qu’il cherchait à entrer en contact avec Largo. Leur fille Hope est à présent seule. Pour le milliardaire et l’orpheline, les ennuis ne font que commencer.

Direction le Nigeria. A Lagos, les drones conçus pas Obi sont présentés. Peu chers, faciles à fabriquer, silencieux, rapides, légers, autonomes, ils peuvent survoler des zones de conflit avec leurs colis sans être repérés. Un outil de reconnaissance faciale, leur permet de reconnaître leur destinataire. Entre de mauvaises mains, la technologie pourrait être détournée à des fins meurtrières. Ça ne va pas tarder. L’enquête de Largo va rapidement mettre le feu aux poudres… de couleurs. Et ce n’est pas le reste de la famille de Hope qui va arranger les choses. Parallèlement, Largo met Simon sur l’affaire. Le séducteur va trouver du répondant.

Nouveau diptyque, nouveau scénariste. Jérémie Guez succède à Eric Giacometti. Romancier et scénariste de longs métrages, Guez a l’habitude d’explorer les marges de la société avec des tensions dramatiques et de la profondeur psychologique. Pour Largo, il signe une histoire d’actualité, tournée vers les nouvelles technologies, sans prise de tête économique, mais juste ce qu’il faut quand même pour rester dans l’ADN de la série. Le héros voit remonter sa condition d’orphelin par le biais de Hope. La situation le met en introspection. Pas question pour lui de l’abandonner en des mains en qui il n’est pas possible d’avoir confiance. La relation Largo/Hope est un rapport de dualité fort comme on en rencontre dans un autre style dans un film comme celui de Luc Besson entre Léon (Jean Reno) et Mathilda (Nathalie Portman).
Au dessin, Philippe Francq est au meilleur de sa forme, s’éclatant dans des scènes d’actions. C’est juste dommage que la couverture, encore une fois, soit simplement une façade moche conçue pour être aisément repérable en grande surface.

Le renouveau Giacometti était une réussite. Le souffle Guez est un coup de maître. Ce vingt-cinquième album est l’un des meilleurs épisodes de la série. Si les dieux abandonnent Largo, ils n’abandonnent pas ses lecteurs.
Série : Largo Winch
Tome : 25 – Si les dieux t’abandonnent…
Genre : Thriller financier
Scénario : Jérémie Guez
Dessins : Philippe Francq
Couleurs : Philippe Francq, Bertrand Denoulet & Maya
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034767830
Nombre de pages : 48
Prix : 15,95 €



