Du noir, du rouge, du Jones
« -C’est ignoble !
-Karkajou ne ment pas… Pour certains d’entre nous, c’est un honneur d’affronter les tourments de l’Okipa !… Melvin, mon père, l’a subi volontairement !
-Et… Combien de temps dure cette horreur ?
-La danse du soleil peut durer plusieurs heures… Le temps que la peau cède sous le poids et le libère des crochets.
-La plupart des warriors sont réunis pour assister à cette épreuve… C’est le moment d’agir ! »
Du haut d’un mirador, Jones et Lakota observent les activistes amérindiens d’Alcatraz en train de torturer le général Carrington, suspendu par le torse à deux crochets de bouchers jusqu’à ce que sa peau cède. Les Red Power Warriors revendiquent le respect des droits civiques de leur communauté. La sous-lieutenant Jones fait partie de la brigade militaire des SPADS chargée de débloquer la situation. Problème : Marcus, le propre frère de Jones, fait partie des rebelles. Pendant que Lakota va faire diversion dans une zone proche, Jones va tenter de libérer Carrington. Parviendront-ils ensuite à s’extirper de l’île-prison ?

La danse du soleil, dernier tome de la trilogie XIII consacrée au pas encore Major Jones débute par une scène de torture comme on en voit rarement dans une bande dessinée censée être mainstream. Franchement, il faut avoir le cœur bien accroché, et ce, sans répit, dès la première planche. Paradoxalement, Jones tire sur les rebelles avec des fléchettes hypodermiques. Est-ce que dans une situation comme ça on fait tant de sentiments ? Des morts, il va pourtant y en avoir, et dans tous les camps. Ne vous attachez à personne, ça pourrait faire aussi mal que les crochets du général.

Yann écrit un scénario à cent à l’heure. Pas une seconde de respiration. On lui pardonne les quelques incongruités qui feraient parfois passer l’histoire pour une aventure des Innommables, comme une scène de vengeance… d’un pélican ! Yann fait du Yann, quoi. Olivier Taduc joue le jeu à fond. On se croirait parfois dans un bon vieil album des Casseurs, dessinés jadis par Denayer. L’ensemble de la trilogie forme un blockbuster comme sait si bien le faire Hollywood. Tiens, on rêverait d’une adaptation avec Hale Berry dans le rôle principal. Après James Bond et Jason Bourne, pourquoi pas une franchise XIII. Le XIII-verse est déjà si riche.

Véritable reboot de The Rock en bande dessinée, Jones est à lire entre Little Jones (XIII Mystery) et la saga d’origine. Une seconde trilogie est déjà annoncée. Dessinée par Colin Wilson sur scénario de Jean-Pierre Pécau, elle sera consacrée au président Sheridan.
Série : XIII Trilogy Jones
Tome : 3 – La danse du soleil
Genre : Thriller
Scénario : Yann
Dessins : Olivier Taduc
D’après : William Vance & Jean Van Hamme
Couleurs : Bruno Tatti
Éditeur : Dargaud
ISBN : 9782505130741
Nombre de pages : 48
Prix : 13,95 €



