Touffe de poils maladroit ? Jamais !
« -Allons ratisser les feuilles de ce côté-là, Touffe de poils !
-De quel côté ?
-Fais attention ! Tu viens de donner un coup de râteau sur la tête de Goupille ! »
Ce n’est pas parce que les premières journées moins chaudes arrivent qu’il faut rester enfermé à l’intérieur. Un petit manteau, une écharpe, les après-midis ont quand même une douce tiédeur qui permet de profiter du jardin, où, ça tombe bien, il y a du boulot. On s’équipe chacun d’un râteau et c’est parti pour le grand ramassage de feuilles. Chacun sa zone. Zigzag dirige les opérations. Le hic est que Touffe de poils ne maîtrise pas la taille de son instrument et assomme un camarade à chaque fois qu’il se retourne. Pour éviter de nouveaux accidents, Ana Ana lui demande de mettre à la main les feuilles dans des sacs. C’est très très ennuyeux. Chassez le naturel, il revient au galop. Le calme avant la tempête, c’est un peu ce que ressentent les gens qui gravitent autour de quelqu’un comme Touffe de poils. Le calme, c’est fait. La tempête, ça ne va pas tarder.

Pour la deuxième partie de l’album, on va revenir dans la maison, avec différentes feuilles glanées ça et là pour faire un herbier. Ana Ana et ses doudous en ont tous pris quelques-unes et les aplatissent dans des cahiers. Il faut le faire avec beaucoup de délicatesse, sinon elles risquent de s’abîmer et de ne pas sécher correctement. Délicatesse ? Ça, c’est un mot qui ne rime pas tellement avec Touffe de poils. On ne sait jamais… si on est dans un jour « in ». Evidemment, on est dans un jour « out », sinon ce ne serait pas rigolo. M’enfin, la journée va-t-elle pouvoir se terminer dans la sérénité ?

Chaque histoire de Nathalie Roques est différente de la précédente tout en restant dans une unité de caractère des personnages. L’autrice trouve toujours l’angle nouveau qui va attraper les petits lecteurs dans le quotidien de la saison qu’ils vivent. Ici, dans ce cadre marronnier d’automne, il va être question d’agitation, d’exclusion et de réconciliation. Touffe de poils, il ne serait pas un peu hyperactif ?
Chaque dessin d’Alexis Dormal est une aquarelle que l’on a envie d’afficher au mur. Plus encore dans ces tons de mi-saison, le dessinateur représente les atmosphères, les températures, les odeurs. Bref tout ce qui devrait être impossible à retranscrire, il y parvient avec une magique poésie. Mais quand donc la bande dessinée pour enfants va-t-elle occuper la place qu’elle devrait ? L’intelligentsia semble l’exclure du Neuvième Art. Grave erreur.

On retrouvera bientôt Ana Ana et ses doudous pour une balade en mer. En attendant, profitez des tièdes après-midi d’automne pour ramasser les feuilles avec les vôtres. Vive vive Ana Ana !
Série : Ana Ana
Tome : 26 – Jeux d’automne
Genre : Petit bonheur poétique
Scénario : Dominique Roques
Dessins & Couleurs : Alexis Dormal
Éditeur : Dargaud Jeunesse
ISBN : 9782205212112
Nombre de pages : 32
Prix : 7,95 €
 
			


