Mangas sabotés
« -C’est une catastrophe. On ne s’en remettra jamais.
-On a la presse sur le dos. Ils exigent des réponses.
-Vous avez vu cette foule de lecteurs en bas ? C’est pas bon…
-Chers collègues… Je vous présente la solution à notre problème.
-Attends, ce type, c’est pas le patron du boui-boui où tu nous a emmenés l’autre soir ? »
Jeune français désireux de devenir mangaka, Nahel rentre aujourd’hui complètement dépité au Tokyo Mystery Café. Nouvel apprenti dans un atelier de mangaka, son premier job consiste à encrer le tour des cases. Quand Monsieur Ito, l’éditeur, est entré et a commencé à discuter avec véhémence avec l’auteur principal, Nahel, déconcentré, a renversé son pot d’encre sur une planche. L’assistant en chef a piqué une crise et l’éditeur les a tous congédiés. Le Mystery Café va lui changer les idées. On vient de décrocher une nouvelle enquête. Direction Jimbocho, quartier royaume des librairies et des maisons d’édition. Le seul bruit ici est celui des pages que l’on tourne. Les petites boutiques regorgent de livres rares, mais c’est dans l’une des plus grandes maisons d’édition qu’ils sont attendus : la Kamigawa. Des meurtres sont commis, mais ce ne sont pas des meurtres ordinaires. Les victimes sont des héros de mangas.
Le Weekly Moon est le magazine phare de l’éditeur. Chaque semaine, depuis plus de cinquante ans, on y publie les séries les plus lues du pays. Ce matin, en ouvrant le nouveau numéro, les employés ont découvert que certaines pages avaient été modifiées. Un faussaire a introduit un nouveau personnage, un tireur isolé dont on ne voit pas le visage. Il apparaît à plusieurs endroits du magazine pour traquer et abattre les héros les plus populaires. Ce ne sont pas les mangakas qui ont modifié leurs pages. Le succès de l’hebdomadaire fait des jaloux. Pour Monsieur Kamigawa, héritier de l’entreprise, qui ne lit pas de mangas, il y va de son honneur. Ce qui est imprimé ne peut être effacé. Le magnat de la presse intime l’ordre au patron du Tokyo Mystery Café de retrouver le responsable et d’étouffer l’affaire.
L’atelier Sentô remet le couvert pour une deuxième enquête dans les rues de la capitale nippone. Le personnage de Nahel leur a été inspiré par de jeunes lecteurs croisés en dédicace, avec le rêve de devenir mangakas. Il en faut du courage parce que les rythmes imposés au pays du Soleil Levant ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Le type de consommation a beaucoup évolué là-bas. Le smartphone est devenu la principale source de lecture pour les japonais. L’équipe du café est complété par Soba, une collégienne, et Den, un geek. Quant au patron, on ne sait pas comment il se nomme, gardant ainsi sa part de mystère. Les auteurs profitent de la série pour faire découvrir Tokyo aux lecteurs. Dans cet épisode, c’est donc le quartier littéraire de Jimbocho, qui avait été ravagé il y a quelques années par un incendie, avant d’être investi par des universités, des libraires et des éditeurs dont les plus importants : Shueisha et Shogakukan.
Sur un rythme inédit et dans une immersion totale, l’atelier Sentô propose une enquête originale, véritable voyage au Japon. Mystérieux et dépaysant à souhait.
Laurent Lafourcade
Série : Tokyo Mystery Café
Tome : 2 – Les ombres de Jimbocho
Genre : Polar
Scénario, Dessins & Couleurs : Atelier Sentô
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808510264
Nombre de pages : 80
Prix : 17,50 €
© Atelier Sentô – Dupuis



