Divisions et blindés
« -Tiens, salut Arnaud ! Je ne t’ai pas vu au camp aujourd’hui…
-Non.
-Ça n’a pas l’air d’aller.
-Qu’est-ce qu’on va faire une fois la guerre terminée ? Tu sais, toi ? Moi, je ne sais pas.
-Mes vieux veulent que je reprenne la ferme, tu imagines mon angoisse.
-Ha ha ! C’est clair ! Je ne te vois pas agriculteur !
-Au fond de toi, tu veux faire quoi ?
-Tu vas te moquer de moi si je te le dis… Je veux être un héros… »
Août 1944, dans l’Orne. Ça fait deux mois déjà que les américains ont débarqué en France et repoussent l’envahisseur. Les troupes de Patton et de Leclerc remontent vers la Loire. Mais les nazis n’ont pas dit leur dernier mot. Ils tentent de maintenir leurs positions. La deuxième DB du Général Leclerc, avançant vers Alençon, va pouvoir compter sur les maquisards du réseau Papillon pour lui prêter main forte. A Saint-Cénéri, le Maire collabo voit se dresser face à lui une Elise déterminée qui lui rappelle ce que son père a fait pour protéger le village des boches. Arnaud, voyant la guerre approcher de la fin, ne se voit pas rester inactif. Il veut être un héros et participer activement à la Libération de la France. Au même moment, depuis Londres, Edmond enrage de ne pas pouvoir faire plus pour sauver ses parents.

Qu’ils se rassurent, les membres du réseau Papillon ne vont pas camper sur leurs positions. L’armée de Leclerc leur demande de les rejoindre aux abords de Champfleur car ils vont attaquer Alençon incessamment. Mais il y a une urgence. Maria a des contractions et perd du sang. Arnaud et Gaston vont l’amener d’urgence à Alençon dans le camion de François. En Angleterre, Edmond demande à être enrôlé comme pilote dans la Royal Air Force. En vain, on a trop besoin de lui aux transmissions. Quant à elle, au village, Elise doit éviter des tentatives de corruption de l’adjoint au Maire voyant le vent tourner et souhaitant retourner sa veste.

Nicolas Otéro et Franck Dumanche, avec son co-scénariste Michel-Yves Schmitt, n’épargnent rien aux membres du Réseau. Le temps a passé. Ce ne sont plus les jeunes adolescents du début. Ils ont grandi. La guerre les a fait grandir plus vite qu’ils n’auraient dû. Nous, lecteurs, savons exactement quand et comment la guerre va se terminer. Eux voient venir cette issue mais ne connaissent pas les échéances. C’est un paramètre qu’il est complexe de concevoir avec le recul que l’on a. Alors qu’on imagine qu’ils ont subi le plus dur, les auteurs les mettent encore dans des situations où ils vont devoir s’affirmer et assumer leurs choix. C’est le destin des héros. Après tout, c’est ce que souhaite ardemment Arnaud.
François Mathivet rédige un carnet documentaire qui replace certaines séquences de l’histoire dans leurs contextes précis. En particulier, on connaît bien le Général Leclerc, mais on découvre qu’André Mazeline, instituteur normand résistant, a guidé la deuxième DB dans la forêt d’Ecouves vers Alençon. Il a poursuivi l’œuvre de Jean Moulin en unifiant les mouvements de résistance de la région et en formant les FFI (forces françaises de l’intérieur) de l’Orne.

Le réseau Papillon est une aventure humaine, une œuvre de mémoire et un outil pédagogique. La série approche de la fin mais les chemins de la Libération ne sont pas les lieux d’une promenade bucolique. On est au cœur de la grande Histoire.
Série : Le réseau Papillon
Tome : 10 – Les chemins de la Libération
Genre : Aventure historique
Dessins : Nicolas Otéro
Scénario : Franck Dumanche & Michel-Yves Schmitt
Couleurs : 1ver2anes
Éditeur : Jungle
ISBN : 9782822247290
Nombre de pages : 56
Prix : 12,95 €