Les chasseurs et le commissaire-priseur
« -On devrait obtenir certaines réponses le jour des enchères.
-Ça sent les problèmes à plein nez…
-Tu l’as dit !
-Si on veut récupérer le Shinuchi, il faut qu’on agisse avant l’ouverture du Rakuzaïchi. Pour commencer, il faut qu’on entre en contact avec la famille Sazanami.
-Sazanami…
-Elle est très influente dans le monde de la pègre. Le Rakuzaïchi rassemble les malfrats les plus puissants de tout le Japon autour d’une vente aux enchères. »
Depuis plus de deux cents ans, la famille Sazanami contrôle les enchères du Rakuzaïchi. Cet événement est une imposante vente publique orchestrée par cette famille de sorciers où se retrouvent tous les malfrats du pays. Le commissaire-priseur organisant l’événement est Kyôra Sazanami. Le patriarche stocke les objets des enchèress dans une chambre forte un peu spéciale où l’espace est manipulé. Ce ne sera pas inutile car parmi les objets proposés dans cette vente, se trouve le Shinuchi, l’un des sabres qui a été volé lors de l’assassinat de Kunishige, le père de Chihiro Rokuhira, l’homme qui a fabriqué ces sabres aux pouvoirs ensorcelés. Chihio va trouver une aide précieuse en la personne de Hakuri Sazanami, l’un des fils de Kyôra. Dénué de tout talent pour la sorcellerie, il a été banni de la famille pour ne pas mettre les enchères en péril.

First published in Japan in 2023 by SHUEISHA Inc., Tokyo
© Kana 2025
Autrefois manié par le fameux « maître sabreur » lors de la guerre Seitei, le Shinuchi est le plus grand chef-d’œuvre de Kunishige Rokuhira. Le sabre ensorcelé est la pièce maîtresse proposée au Rakuzaïchi. Entreposé dans une chambre-forte ultra-sécurisée, Chihiro et sa bande vont avoir fort à faire pour tenter de le récupérer, d’autant plus que les lieux sont protégés par le « Tô », la garde rapprochée du patriarche Sazanami, regroupant les quatre meilleurs combattants parmi la cinquantaine de membres de la famille. Pourquoi le sabre ensorcelé est-il mis en vente ? Où sont les autres ? Pourquoi Kunishige a-t-il été tué ? N’y aurait-il pas quelqu’un qui tirerait des ficelles au-dessus de la famille Sazanami ? Entre la passion des clients et la marchandise convoitée, la mise à prix vaut-elle plus que le coût de la vie ?

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Kagurabachi est une Urban Fantasy d’une efficacité rare. Les attaques aux sabres sont percutantes et foudroyantes. Trois cases suffisent parfois à Takeru Hokazono pour régler un sort à un personnage. Le mangaka utilise peu de trames, mais beaucoup de hachures et d’aplats noirs. Les décors sont réduits. Hokazono mise sur les cadrages et les compositions dans des cases claires et fluides. L’action s’arrête parfois brutalement avec un flashback ou un flashforward pour reprendre ensuite. Chaque apparition des poissons qui flottent autour du sabre de Chihiro et qui annoncent son combat est un instant impressionnant qui fait l’originalité de l’univers. Dans cet arc narratif, ils ont à moment donné un rôle stratégique puisque que Chihiro peut les envoyer en éclaireurs, même lorsqu’il n’est pas en possession d’Enten, son sabre, qu’il s’est fait subtiliser. Ces poissons seraient-il un hommage assumé à l’Arizona Dream d’Emir Kusturica ?

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Kagurabachi est une excellente prise dans l’escarcelle de Kana. Voici une série qui peut rivaliser avec le tout aussi excellent Sakamoto Days chez Glénat. Avec une politique éditoriale « agressive » dans le bon sens du terme, en publiant les six premiers tomes en un an, Kana impose un blockbuster que les lecteurs ne vont pas pouvoir lâcher de sitôt.


Série : Kagurabachi
Tomes : 3 – Le chevalier des ténèbres / 4 – Egal
Genre : Aventure fantastique
Scénario & Dessins : Takeru Hokazono
Éditeur : Kana
ISBN : 97825051-40351/-33803
Nombre de pages : 192/216
Prix : 7,30 €