Tous types de travaux
« -Alphonse, tu ne vas pas renifler des aisselles, voyons ! C’est hyper dégradant !
-Ben si ! C’est un métier comme un autre et c’est super bien payé !
-Ton problème, c’est que tu es prêt à faire n’importe quoi ! »
Alphonse est chômeur à plein temps. Il aimerait bien pouvoir se plaindre parce qu’il travaille. Il a fait de l’intérim, du provisoire, du précaire. Il a bossé dans les espaces verts, la restauration, le bâtiment,… Le chômage l’enfonce dans la bibine. Ça ne l’empêche pas d’analyser sa situation. Pour lui, la société a besoin de chômage pour faire accepter aux gens des conditions de travail qu’ils refuseraient autrement. Quand on a compris ça, on a tout compris. Alors, Alphonse s’est dit qu’il était temps de foncer. Dans les annonces les plus improbables, il a trouvé des métiers incroyables. Il va branler des dindons, trier des poussins, nettoyer des scènes de crime, rendre des cadavres présentables, faire la queue pour les autres, travailler dans un fast-food, pêcher des bars, enseigner l’anglais en prison, préparer des commandes et renifler des aisselles. Mmmmh !

Du boulot, il va aussi en être question avec du réseau et du dodo. Grâce aux nouvelles technologies et moyens de communication, le monde est en plein renouveau, pour le meilleur et pour le pire. De nos jours, un joystick peut rendre fou un avion de ligne et une brosse à dents électriques peut être l’instrument d’un groupe terroriste. Paradoxalement, l’hyper-connexion côtoie des livres en papier, des légumes bio ou encore des vidéos de plus de cinq minutes appelés des films avec des acteurs. La technologie envahit les terrains de sport, les lieux de culte et les endroits de plus stricte intimité.

Connu pour ses comédies dramatiques comme Le gigot du dimanche ou Les fesses à Bardot, ou bien des récits plus sombres comme Dans mon village on mangeait des chats ou L’enfer pour aube, le scénariste Philippe Pelaez s’offre une récréation jouissive avec Alphonse La gueule de l’emploi. Il imagine des métiers fous fous fous pour son personnage. Pascal Valdés les met en image dans de courtes séquences non dénuées d’humour noir.

Fabrice Erre se connecte pour la troisième fois au RBD, le Réseau-Boulot-Dodo. On se marre bien, mais on se demande si on ne devrait pas plutôt pleurer. Quand un élève se heurte à d’importantes difficultés cognitives et relationnelles à cause des ravages des écrans, ça peut se comprendre. Qu’à cause de ça, il soit grand adolescent attardé en école primaire, c’est plus problématique. Et pourtant, c’est à peine exagéré. L’intelligence artificielle prend le contrôle de nos vies. Les superstitions anciennes sont au rebu. Mais il faut parfois revenir aux méthodes anciennes.

Le genre humain se rit de lui-même. Chez Fluide, on peut rire de tout avec n’importe qui. Que l’on soit demandeur d’emploi ou accro à son portable, on rit avant tout de soi-même dans ces albums phénomènes actuels de société.


Série : Réseau boulot dodo
Tome : 3
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038207257
Nombre de pages : 56
Prix : 13,90 €
One shot : Alphonse La gueule de l’emploi
Genre : Humour
Scénario : Philippe Pelaez
Dessins & Couleurs : Pascal Valdés
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038207271
Nombre de pages : 56
Prix : 13,90 €