Accusée Henriette Caillaux, levez-vous
« -Ce qu’on me reproche, je l’ai malheureusement commis. Je m’inquiète surtout pour mon époux…
-En cet instant, vous ne devez plus vous préoccuper que de vous.
-Je ne me berce pas d’illusions. A travers moi, c’est Joseph qu’ils vont atteindre. Ils ont commencé bien avant le drame, alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
-Madame Caillaux, c’est l’heure ! »
Juillet 1914. Il y a un mois, l’archiduc François-Ferdinand est assassiné en Autriche. La France ne sait pas encore que la Première Guerre mondiale ne va pas tarder à commencer. Pour l’instant, les articles des journaux sont tous braqués sur Henriette Caillaux. L’épouse du ministre des finances Joseph Caillaux est emprisonnée à la conciergerie. Son procès débute aujourd’hui. Elle est accusée d’avoir commis un homicide volontaire avec préméditation sur la personne du directeur du Figaro Gaston Calmette. Si la préméditation est prouvée, le code pénal prévoit la peine capitale. Sinon, elle sera condamnée aux travaux forcés à perpétuité. Le juge d’instruction lui demande sa propre version des faits. Tout commence fin 1911. Elle avait tout pour être heureuse…

Son mari, ministre donc, est chef du parti radical. Les conservateurs étant bien trop attachés à leurs privilèges, étaient opposés à sa réforme prévue du système fiscal. Une campagne de diffamation a alors débuté dans les journaux, et plus particulièrement dans le Figaro. La devise du journal à l’époque était extraite du Barbier de Séville de Beaumarchais : « Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me presse de rire de tout… de peur d’être obligé d’en pleurer… ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le quotidien ne faisait pas rire tout le monde, et en particulier Henriette Caillaux. Le 16 mars 1914, elle entre dans le bureau de Calmette et lui tire dessus à bout portant. Il mourra quelques heures plus tard sur la table d’opération. Aujourd’hui, les témoins se succèdent à la barre. Il y a Joseph, son mari, Monsieur Bourget, le dernier à avoir côtoyé la victime, le médecin qui l’a opérée. Les avocats s’opposent dans une joute oratoire. Quelle sera la sentence des jurés ?

Dans sa préface, Jean-Louis Lahaye souligne que le procès d’Henriette Caillaux est plus qu’un simple fait divers. Le drame passionnel a éclairé les tensions d’une société tiraillée entre modernité et conservatisme, entre l’émancipation des femmes et leur assignation à un rôle figé. La ministresse est le symbole, l’initiatrice d’une lutte qui ne faisait que commencer avec cette « onde de choc ». Arcanes intègre dans le procès des scènes en flashback permettant de casser la monotonie visuelle du procès. Antonio de Luca joue sur les attitudes pour théâtraliser la tragédie judiciaire. Le challenge est le même que celui des films de ce genre : ne jamais ennuyer les lecteurs, ou les spectateurs, emprisonnés dans une unité de lieu.
Après L’espion qui a piégé Hitler et Le miracle de Noël, et avant Opération Canard, Trotsky, Le procès de la ministresse est la troisième adaptation de L’heure H, un podcast sur l’histoire de la RTBF dans lequel Jean-Louis Lahaye raconte des histoires criminelles, des affaires mystérieuses, des grandes découvertes et des exploits humains dans cette heure H. L’heure H, c’est l’heure cruciale. C’est aussi des destins et des vies racontées. En quatrième de couverture de l’album, un QR code renvoie sur la page du podcast. Le lien suivant vous y envoie également : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/lheure-h/id1641700349.

Dernier grand procès de la Belle Epoque, celui d’Henriette Caillaux a divisé la France. Justicière ou criminelle ? Faites partie des jurés et faites-vous votre opinion dans cet album retraçant objectivement les événements.
Série : L’heure H
Tome : 3 – Le procès de la ministresse
Genre : Histoire
Scénario : Arcanes
Dessins & Couleurs : Antonio de Luca
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931251263
Nombre de pages : 48
Prix : 16 €