Près de 1000 kilomètres de voyage et d’anecdotes
« Pour beaucoup de Français, et les parisiens ne sont pas les moins nombreux, cette belle route de près de mille kilomètres reliant la capitale à la Méditerranée symbolisait le temps des vacances, de l’insouciance, du soleil assuré et du bleu azuréen. C’était aussi les embouteillages dantesques, les poids lourds coincés dans les rues étroites des villages, les bouchons surchauffés… L’itinéraire Paris-Côte d’Azur, c’était aussi la Nationale
6, route souvent confondue avec son illustre sœur, et c’était enfin la Route Bleue, échappée bucolique qui quittait la Nationale 7 avant Lyon pour la rattraper à Valence. »
Thierry Dubois est un passionné de la Nationale 7 qu’il parcourt depuis trente ans. Il la photographie, il l’étudie, il collectionne tout ce qui s’y rapporte. Sa passion, il l’a étendue à la Nationale 6 et à la route Bleue, indissociables de la 7. Initialement paru en 2010, ce livre a été complètement refondu et enrichi, avec de nombreuses nouvelles illustrations et photos. Attachez vos ceintures. On va quitter Paris. Direction la Côte d’Azur.
De toutes les routes de France d’Europe
Celle que j’préfère est celle qui conduit
En auto ou en auto-stop
Vers les rivages du Midi.
Avec sa célèbre chanson, Charles Trenet a gravé le mythe de la Nationale 7 dans le marbre. Il a pourtant fait une confusion dans le texte, car si la Nationale 7 traverse bien la Provence, c’est la Nationale 6 qui passe par la Bourgogne. Thierry Dubois remet d’emblée les pendules à l’heure. De Paris à Lyon, les automobilistes pouvaient emprunter l’une ou l’autre. A partir de la ville des Lumières, il n’y avait pas d’alternative pour rejoindre Menton. Pour revenir avant Lyon et pour esquiver cette grande ville, les conducteurs de la 7 pouvaient bifurquer sur la Route Bleue passant par Saint-Etienne pour retrouver la route principale à Valence.

Nationale Sept
Il faut la prendre qu’on aille à Rome à Sète
Que l’on soit deux trois quatre cinq six ou sept
C’est une route qui fait recette
L’histoire de la Nationale 7 commence dès 58 avant Jésus-Christ, avec les premières Via romaines. Il faudra attendre 1716 pour que des aménagements supplémentaires voient le jour grâce à la création de l’administration des Ponts et Chaussées. Ce sont les premiers pavages dont certains survivront jusqu’au XXème siècle. En 1811, la Nationale 7 se voit enfin attribuer un nom : Route Impériale… n°8 ! En 1824, un décalage de numéros lui attribue son 7. Le nom exact de Route Nationale 7, elle va le porter de 1871 à 2006.

Route des vacances
Qui traverse la Bourgogne et la Provence
Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence
Et la banlieue d’Saint-Paul de Vence.
Tout au long de l’album, Thierry Dubois dissèque les portions successives de la route, avec de nombreuses photos et illustrations. On démarre au kilomètre zéro, sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris. Dans les années 40, l’aéroport d’Orly n’était pas encore aussi gargantuesque qu’aujourd’hui. Pas de radars fixes en 1964. A Fontainebleau, devant l’Obélisque, une roulotte servait de PC mobile aux gendarmes. Jusqu’en 1965, on rentrait dans Nevers par la monumentale Porte de Paris, avant qu’une déviation ne soit mise en place. Au fil du chemin, auberges et pompes à essence scandent le parcours.

Le ciel d’été
Remplit nos cœurs de sa lucidité
Chasse les aigreurs et les acidités
Qui font l’malheur des grandes cités.
Moulins, Roanne, Montélimar, Avignon, Aix-en-Provence, Fréjus, Cannes, Nice,… L’auteur met en scène les automobiles de l’époque avec précision et émotion. Les photos des années 50 et 60 sentent bon cette époque où l’on prenait le temps de prendre le temps. On va voir le tramway dans les rues de Lyon. On assistera à une étape de la course cycliste Paris-Nice. On verra aussi malheureusement qu’en ce temps-là les accidents de la route ne pardonnaient pas. Les corniches de la Côte d’Azur annoncent la fin du voyage. Ce livre est une histoire d’amour. A ranger aux côtés de On est heureux Nationale 10, C’était la Nationale 7 forme avec lui un diptyque indispensable à tous les amoureux d’automobile et de géographie prêts à un incomparable et inestimable voyage dans le temps.

Tout excitées
On chante, on fête
Les oliviers sont bleus ma p’tite Lisette
L’amour joyeux est là qui fait risette
On est heureux Nationale 7.
One shot : C’était la Nationale 7
Genre : Album illustré
Textes, Dessin & Couleurs : Thierry Dubois
Éditeur : Paquet
Collection : Calandre
ISBN : 9782888909750
Nombre de pages : 280
Prix : 39 €