Diablotin satellisé !
« -Votre honneur ! La couleur du suspect constitue un aveu de culpabilité !
-Hééé ! C’est de la discrimination !
-Il a raison : je vous condamne pour racisme anti-orange !
-Attention ! Ils deviennent tout rouges ! »
Du charbon, un peu d’essence et en route vers les étoiles ! Nelson remplit le barbecue fumant de charbon de bois. Cela va-t-il lui permettre de décoller dans les cieux ? Si lui, ce n’est pas certain, les victimes de ses facéties risquent bien de décoller de leurs sièges. Ce ne sont pas les deux agents s’étant approchés trop près d’un pot de peinture, orange ça va se soit, qui contenait un pétard qui vont dire le contraire. Leurs uniformes sont souillés. Le principal suspect, de la même couleur, doit payer ! Tout ça se règlera au tribunal. Mais attention, avec Nelson, tout peut se retourner contre vous sans que vous ne soupçonniez le retour de bâton qui ne vient pas toujours d’où l’on penserait.

Intrigué par le comportement de Nelson, Floyd décide de le remplacer pour capter un signal du cosmos, fier de participer à une expérience scientifique ambitieuse. Va-t-il venir de manière extra-terrestre ou orageuse ? Le labrador risque de se faire cramer les poils. De son côté, Julie peut compter sur son compagnon de vie pour qu’aucun de ses dimanches ne ressemble à un autre. Les jours de boulot, l’employée subit son patron. Il a une mission passionnante pour elle en rapport avec ses compétences : divertir Priscilla, son adorable petite fille venue passer la journée ici. On ne sait pas trop qui va surveiller qui. Pendant ce temps, Hubert change des ampoules, à ses risques et périls, profite -ou pas- de son régime à la cantine, tout ça pour planquer des M&M’s dans son bureau.

Dans ce vingt-septième album, Bertschy dépasse le cinq millième strip de la série. L’auteur se renouvelle sans cesse en gardant sa dream team de personnages principaux et agrémentant son monde de personnages secondaires éphémères bien campés, que ce soit un pizzaïolo, un dentiste, un plombier, ou bien des guests comme l’ours Paddington himself. Bertschy prouve deux choses. Un, l’art du strip, c’est comme le sport, plus on pratique, meilleur on est. Deux, à force de travail, et de décantation, le strip, c’est comme les grands crus, ça se bonifie en vieillissant. Editorialement, la série est indéniablement sous exploitée. Les éditions Dupuis tiennent là une pépite dont il ne tient qu’à elles pour qu’elles le mettent beaucoup plus sur le devant de la scène. Bertschy a le potentiel de Jim Davis, et par ricochet, Nelson celui de Garfield.

L’album se termine au strip 5073. Or, 27 albums fois quarante-six planches de quatre strips, ça fait 4968. Cent-cinq strips sont donc passés à l’as. De quoi faire un demi-album d’inédits qui pourrait être intégré à un Artbook. Pourquoi pas ? En attendant, cette fournée « classique » démontre que Nelson est plus que jamais une valeur sûre.
Série : Nelson
Tome : 27 – Merguez orbitale
Genre : Humour diabolique
Scénario, Dessins & Couleurs : Bertschy
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808510028
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €