Happy new year old chaps !
« -Eh bien, ce qui m’étonne dans ce dernier exploit de la « Marque Jaune », c’est qu’il est, tout compte fait, beaucoup moins spectaculaire que les précédents… Ne trouvez-vous pas ?
-En effet ! C’est curieux…
-A moins que ce ne soit le début de quelque diablerie nouvelle !?… »
La pipe à la main gauche et l’autre dans la poche de son pantalon, dans un chic so british, Mortimer nous souhaite une bonne année. Pourtant, c’est le cœur serré que nous ouvrons ce trente-sixième numéro de la luxueuse revues des Amis de Jacobs. Ce Mortimer est réalisé par André Juillard. Il n’en signera plus puisqu’il nous a quitté il y a quelques semaines. Il est des numéros qu’on aurait préféré ne jamais lire. Celui-ci en fait partie. Christian Viard lui rend hommage dans un émouvant éditorial, parlant de son élégance dans tous les sens du terme et de sa générosité. Sur une dizaine de pages, les cartes de vœux de Juillard rappellent son souvenir.

© Les Amis de Jacobs
Place ensuite à la deuxième partie du jeu des mille erreurs et des mille découvertes sur La Marque Jaune. Christian Viard poursuit le décorticage de cet épisode mythique. Sur la couverture, Blake et Mortimer sont acculés devant un mur de brique orné du célèbre graffiti. Cette scène ne pourrait se produire avant le dernier quart de l’album. Le manteau en tweed chiné du professeur aurait dû être sali. Il est paradoxalement impeccable. Autre paradoxe, par deux fois, les voitures de police sont garées à droite. L’escalier de Park Lane a un nombre de marches fluctuant et Mortimer possède, comme Lucky Luke, un introuvable pistolet à 7 coups. En revêtant le costume de Sherlock Holmes, le fin rédacteur a ausculté chaque case. Un travail remarquable.

© Les Amis de Jacobs
Une lettre de Jean Van Hamme explique pourquoi les droits audiovisuels de La Marque Jaune naviguent de producteurs en producteurs, chacun se cassant les dents sur la très complexe, voire impossible, adaptation de l’histoire pour le grand écran.
Pour terminer la revue, il est question de S.O.S. Météores. Il a été tant et tant écrit sur cet épisode que l’on croyait avoir tout dit. Et bien, non. Guido Vogliotti s’arrête sur les estampes et les objets chinois et japonais que l’on voit dans l’appartement de Per Enrik Quarnströn, collectionneur d’art oriental, alias Monsieur Henri, alias encore Olrik. L’auteur de l’article met en parallèle les œuvres dans les dessins de Jacobs avec des photos de leurs modèles réels. En bonus, deux petits détours par Le Lotus bleu et Les 3 formules du Prof. Sato.

© Les Amis de Jacobs
On le dit pour Tintin, mais on peut aussi le dire pour eux. Quand on a fini de lire Blake & Mortimer, on peut recommencer à lire Blake & Mortimer. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. La revue des amis de Jacobs le prouve depuis déjà 36 numéros !
Série : Les amis de Jacobs
Tome : 36 – Décembre 2024
Genre : Revue d’étude
Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud
Éditeur : Les amis de Jacobs
Nombre de pages : 48
Prix : 15 €