Dans l’enfer des tranchées
« -C’est malin ! Me voilà coincé avec toi qui as les chocottes. Sais-tu comment on surnomme les soldats français ? Les poilus ! Et tu sais pourquoi ? Parce que celui qui a du poil, c’est celui qui ne manque pas de courage ! D’ailleurs, je ne vois pas un seul poil sur ton menton ? Est-ce que tu fais partie de ces gamins qui ont menti sur leur âge pour être enrôlés ?
-Non non je t’assure… Mais c’est vrai que je n’ai pas ma place dans les tranchées. »
Dans les tranchées de 14-18, Hagard vit la vie des poilus de la Der des Der. Nous sommes le 1er juillet 1916 à Ovillers-la-Boisselle et trente tonnes d’explosifs viennent de déclencher le début de la bataille de la Somme. Ici, tout n’est que souffrance, et pourtant, des soldats britanniques ont fait le choix de s’enrôler. Alors que des soldats anglais avancent pour atteindre les secondes lignes allemandes, les mitrailleuses ennemies leur barrent la route. Les hommes tombent par milliers. Hagard suit le parcours de Geoffrey Malins, un reporter de guerre qui réalise un film sur cette bataille pour témoigner du courage des soldats. Tout cela, Hagard se l’imagine, car en réalité, il vit bien à notre époque et visite la région avec un groupe de camarades.
En marchant sur les traces des poilus, plus de cent ans après les massacres, Hagard et ses compagnons réalisent les horreurs qu’ils ont vécues. Des plaques commémoratives rappellent les noms des victimes et des régiments. Au mémorial de Thiepval, lieu de mémoire incontournable pour les britanniques, Jean et Mary accueillent les enfants sur la sépulture des disparus de la Somme, les soldats dont on n’a jamais retrouvé les corps. De retour en 1916, Hagard côtoie un chien qui est la mascotte du régiment. Il repère les blessés, transporte des messages et chasse les rats, tout en apportant du bien-être et du réconfort aux soldats, dont les terre-neuviens venus de leur lointaine contrée. Les tranchées étaient aussi le théâtre de si longs moments d’ennuis qu’il fallait s’occuper. Tandis que certains jouaient aux cartes, d’autres réalisaient de véritables œuvres d’art en sculptant des douilles d’obus.
Entre Le fil de l’Histoire raconté par Ariane et Nino (chez Dupuis) et la mythique série Mickey à travers les siècles, Hagard enquêteur de l’Histoire emmène ses lecteurs dans des époques historiques majeures. Entre passé au milieu des protagonistes de l’époque et présent sur les traces du souvenir, Hagard est l’alter ego de celui qui découvre et apprend avec lui. Quelques explications didactiques s’intercalent au milieu des planches. Gilles Prilaux et Mathieu Lavallée apportent leurs savoirs scientifiques et leur pédagogie instructive. Au dessin et aux couleurs, le duo de (Dé)rangée de chez Bamboo, Greg Blondin et Manon permettent, non pas de dédramatiser, mais d’assouplir le propos dans une ligne claire tous publics efficace.
Il y a tellement à raconter sur la première guerre mondiale que Hagard ne va pas s’arrêter là. Une suite à la même époque est d’ores et déjà prévue.
Série : Hagard enquêteur de l’Histoire
Tome : 5 – La grande guerre d’Hagard
Genre : Histoire
Scénario : Mathieu Lavallée
Dessins : Greg Blondin
Couleurs : Manon
Idée originale et crédit scientifique : Gilles Prilaux
Éditeur : La Gouttière
ISBN : 9782357961203
Nombre de pages : 64
Prix : 12 €