Sorcière ou princesse ?
« -J’aurais dû y penser plus tôt. D’ici, je vois tout ! La famille Salle de bains… Là-bas, le minoporc… Et juste ici… la sortie ! Ha Ha Ha Ha. Plus que quelques mètres et je vais dire adieu à ce stupide labyrinthe ! »
Sortie pour jeter des poubelles, dans deux endroits différents tri sélectif oblige, Myrtis, en plein apprentissage de sorcellerie, est enfermée dans un labyrinthe. Elle va y rencontrer un guerrier moitié homme moitié porc : un minoporc, une baignoire qui parle, et qui la sniffe, ainsi qu’un miroir, une psyché capable de l’habiller. La jeune femme ayant mis le labyrinthe en colère, celui-ci refuse de la laisser sortir. Mais c’est compter sans la sagacité de l’apprentie-sorcière. On ne la laisse pas sortir par les airs ? Il n’y a quand tenter par la terre. C’est en creusant qu’elle va rencontrer dans son antre un géant de terre avec qui elle va se lier d’amitié. Pendant ce temps, un prince crétin attend que sa douce fiancée revienne à la raison et implore son pardon. Lors de leurs retrouvailles, va-t-elle se laisser faire ?
C’est déjà la fin des aventures rocambolesques de la princesse pourrie gâtée qui voulait devenir sorcière. Va-t-elle accomplir son rêve ou en sera-t-elle réduite à accepter sa condition nobiliaire ? C’est dingue ça. Certains rêvent d’argent, de puissance et de gloire. D’autres qui naissent avec une cuillère en argent dans la bouche auraient voulu un autre destin pour accomplir leur passion. Le monde est mal fait quand même. Myrtis s’en tape le coquillard d’être princesse. Elle veut fabriquer des potions et lancer des sorts. Ce qui est si triste, c’est que ses aventures se terminent déjà.
En trois tomes, Elsa Brants a créé un univers drôlissime, hérité d’Erich Kästner, de Lewis Carroll et des Monty Python. La mangaka est imprégnée d’une douce folie qui transparaît dans ses planches et dans ses textes. Alors qu’elle aurait pu installer une série au long cours, elle clôt une intrigue dense, à 100 à l’heure, sans aucune longueur ni temps mort. Voici un exemple incroyable de respect du lecteur. C’est peut-être grâce à ça que la série pourrait devenir culte. Après Save me Pythie dans l’univers mythologique, après un émouvant hommage aux dessins animés de son enfance, après cette Myrtis dans l’univers moyenâgeux, on attend déjà avec impatience son incursion dans un nouveau monde.
Johan et Pirlouit, Gully le petit mélancolique, Le Royaume (de Féroumont),… Il faut désormais ajouter Myrtis dans la liste des meilleures séries d’humour médiéval.
Série : Myrtis
Tome : 3
Genre : Humour médiéval
Scénario & Dessins : Elsa Brants
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505119678
Nombre de pages : 208
Prix : 7,90 €
