Le prince et le fou
« -Qui est-ce gardien ? Que lui as-tu fait pour qu’il t’en veuille autant ?
-Je… je ne sais pas… Je n’ai jamais entendu parler de lui…
-Le malheureux garçon ! Il est mort… Ils sont morts tous les deux.
-Oui, c’est dommage : on ne pourra pas les interroger ! Mais tu as entendu, Alix ?! D’autres meurtriers vont venir s’en prendre à ton compagnon. Vous devriez vraiment aller rejoindre César.
-Non, Enak ne sera en sécurité nulle part tant que nous n’aurons pas retrouvé celui qui est derrière tout ça. »
Dans les rues de Rome, Alix, Enak et Marc-Antoine sont ciblés par des jets de pierres. Alors qu’ils pensent dans un premier temps que l’agresseur veut s’en prendre au premier magistrat, ils vont rapidement se rendre compte que c’est Enak qui était ciblé. Le garçon échappe à une tentative d’assassinat par deux hommes qui se donnent la mort avant d’être interrogés en invoquant un mystérieux « gardien » prêt à envoyer d’autres émissaires. Qui est ce gardien qui semble être derrière ce complot ? Avec les maigres indices dont ils disposent, Alix et Enak décident de partir pour l’Egypte à la recherche des instigateurs du meurtre. Pendant ce temps, Qaâ, l’ermite roux de Sakhara, est capturé et enfermé dans un temple.
C’est dans les mains de Cléopâtre qu’Alix et Enak vont échouer à leur arrivée. Un an après que sa capitale Sakhara a été détruite par une pluie de météorites, la Reine a pris possession du royaume des Menkharâ. La population a migré près du désert aux alentours d’Alexandrie. Alix demande à Cléopâtre de pouvoir aller les rencontrer, pendant qu’Enak reste sous protection au palais. Sous protection ? Dès le départ d’Alix, Cléopâtre décide de mettre ce traître de Prince du Nil au secret. Alix va retourner dans la capitale sakharienne, près de la vallée des tombeaux des Menkharâ, accompagné par Kiya, une sakharienne dont le mari était l’un des assassins de Rome, afin de découvrir ce qu’il s’y trame.
Pour apprécier à sa juste valeur cet épisode d’Alix, il est préférable de se replonger dans Le prince du Nil, onzième aventure du plus gaulois des romains, signée par son créateur Jacques Martin. Enak apprenait qu’il serait l’héritier du royaume nubien des Menkharâ, subterfuge pour contraindre Alix à assassiner César et ainsi éviter qu’il n’envahisse l’Egypte. Valérie Mangin reprend l’action un an après le départ du duo de Sakhara, détruite par la fureur du ciel. Elle finira d’ailleurs l’épisode par une scène écho. Le retour de Qaâ le prophète dont les prédictions ne plaisent pas à tous fait effet d’une madeleine de Proust. Chrys Millien poursuit l’héritage dans un graphisme et une finesse que sauront apprécier les lecteurs de la première heure. La seule différence est que son trait est plus de l’époque « L’enfant grec ».
Vibrant hommage à l’œuvre de Martin, Le gardien du Nil montre combien l’auteur a construit un univers puissant et immortel, comme les dieux du Panthéon. Et ce qui est remarquable, c’est que des créateurs d’aujourd’hui se glissent dans ce monde avec autant de talent.
Série : Alix
Tome : 43 – Le gardien du Nil
Genre : Histoire – Aventure
Scénario : Valérie Mangin
Dessin : Chrys Millien
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
D’après : Jacques Martin
Éditeur : Casterman
ISBN : 9782203257054
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €