Le soldat britannique plus dangereux était Belge !
« Sans politiciens, pas de guerre, c’est donc grâce à eux que j’ai eu une vie si agréable. »
Ainsi pensait Adrian Carton de Woart, le plus Britannique des Belges et leur plus dangereux soldat ! Craint et admiré à la fois de ses hommes comme de ses ennemis, son seul mot d’ordre se réduisait à l’essentiel : « Suivez-moi ! »
Mais loin de n’être qu’un va-d’en-guerre, Adrian Carton de Wiart était conscient que son amour pour la guerre n’était pas forcément un danger pour l’individu. N’est-ce pas face au danger que les véritables héros peuvent se révéler ?
Tout comme les grandes gueules qui ne seraient en réalité que des couards et des lâches ?
Gardant les ingrédients qui font le succès de la série, pourquoi changer une recette qui prend à chaque tome ?
Humour décapant, dérision apparente, légèreté réfléchie mais gardant une authenticité assurée sur les événements relatés, ce nouvel opus est ainsi exclusivement consacré à un soldat hors norme !
Véritable machine de guerre, que rien n’arrêtera, Adrian Carton de Wiart naît à Bruxelles le 5 mai 1880. Une enfance en Egypte où son père fait du commerce avec les Britanniques, lui « offre » une formation de dur à cuir … notamment face à sa belle-mère !
A 9 ans, il est envoyé dans un collège privé en Angleterre. Il y découvre son goût avéré pour la baston ! Au détriment de ses malheureux camarades !
Nullement motivé par les études, il s’en enfuit deux ans plus tard, falsifie ses papiers et s’engage dans l’armée anglaise (car c’était le bureau de recrutement le plus proche) pour aller se battre contre les Boers (sinon, il aurait été s’engager chez ces derniers !).
S’en suivra son engagement et réengagement lors des 2 guerres mondiales avec des missions militaires en France, en Norvège, en Yougoslavie, … mais également diplomatiques en Pologne, … et jusqu’en Chine, …
Bref sur tous les théâtres des opérations … où l’on se bat !
Il ne comptera plus ses blessures : au visage, à la tête, à l’estomac, à la cheville, à la jambe, à la hanche et à l’oreille, borgne de l’œil gauche. Survivant à deux crashs d’avion, il s’évadera d’un camp de prisonniers en creusant un tunnel. Blessé à la main, Il s’arrache ses propres doigts qu’un médecin refuse d’amputer.
Mais la mort le refuse … Nous pourrions presque dire qu’elle l’évite à chaque fois !
Bref, un guerrier hors du commun … hors du temps et de toute logique militaire !
Julien Hervieux réussit le tour de force de compulser quelques-uns de ses innombrables exploits en un seul tome et 7 chapitres. Anecdotes et morceaux choisis d’une vie palpitante et improbable !
Comme à son habitude, dans sa structure, une page plus « didactique » s’intercale entre chacun d’eux ! Une planche écrite sur un ton légèrement humoristique et illustrée cette fois de photos … authentiques, elles aussi !
Tout ceci histoire de mieux cerner qui était « l’Anglais le plus dangereux au monde » !
Car « tout est vrai » !!!
Nouvelle bizarrerie de dessinateur ou erreur (fort peu probable) de la prod’, Monsieur Le Chien devient ici « monsieur le chiep », là « Monsieur Le Chon » !
Sinon, côté graphisme, le style ne change pas ! Humoristique et parodique à la fois, insérant ici et là quelques détails anachroniques ou clins d’œil, tel les Rapetous, un dessin qui fait mouche et colle au style narratif de son « connard » (sic) de scénariste !
Notons également le très bel hommage de Julien Hervieux à celles et ceux qui tous les jours, discrètement, tout autour du globe, sans les spots des plateaux et journaux télés, sont réellement dans leur « Petit Théâtre des Opérations » pour notre sécurité …
Les militaires en mission à l’étranger, notamment les marins du « PHA Tonnerre » (à bord duquel Hervieux était lorsqu’il écrivait ce scénario), navire de la Marine nationale française ! Ce dernier, alors en mission « Jeanne d’Arc 2024 » (formation des officiers-élèves lors d’un tour du monde) se dérouta afin de venir en aide à des civils en danger à Haïti !
Alors que les hélicoptères faisaient des rotations, sous le feu d’un ennemi invisible, pour évacuer ces civils, à bord, chaque marin mettait son humanité au service des refugiés ! Cours de yoga du commandant, petit récital de guitare ou de flûte des marins musiciens, livres et films offerts par chacun, sucreries et jeux pour les enfants, … Que de petits gestes qui resteront à toujours méconnus du grand public et qui mériteraient à eux seuls un tome de cette série !
C’est tous ces hommes et ces femmes, sous les drapeaux, hier, aujourd’hui et demain, que Julien Hervieux tient à remercier pour leur dévouement !
Pour conclure, laissons à notre héros le mot de la fin :
« Plus ça change, plus c’est la même chose. »
PS : des fiches pédagogiques existent et sont téléchargeables gratuitement sur le site de Fluide Glacial. Il y a également la possibilité de réserver une exposition itinérante pour les écoles et institutions intéressées.
Série : Le Petit Théâtre des Opérations
Tome : 5 – Adrian Carton de Wiart, l’Anglais le plus dangereux au monde était un Belge
Scénario : Julien Hervieux
Dessin : Monsieur Le Chon ou Le Chien ou Le Chiep (on finit par s’y perdre !)
Couleurs : Albertine Ralenti
Éditeur : Fluide Glacial
Genre : Histoire, humour
Page : 56
ISBN : 979 10 38207 44 8
Prix : 15,9 €