Pour l’amour de Papouchka
« -Papouchka… Ça va ?
-Je ne me sens pas bien. Je vais aller m’allonger un peu… Ça ira mieux demain.
-Pourtant tu portes tes nouvelles bottes.
-Oui, mais je les aies reçues trop tard… Mais ne t’inquiète pas… Je vais aller me coucher et demain matin tout ira bien. »
« Cristaux d’amour, étoiles de glace… La lalaaa… Les flocons dansent dans le vent… » Anya chantonne au coin du feu dans l’atelier de Papouchka. Sur le tapis, le chien Kozak dort du sommeil du juste. La pièce est inondée de jouets confectionnés par le grand-père. Une princesse, un chevalier, ils s’embrassent. Touss, touss !!! Papouchka n’a pas l’air en grande forme. Il part s’allonger un peu. Le lendemain, la petite fille va lui porter au lit un bon thé chaud et du miel. Le vieil homme est fiévreux. Il tremble de partout. Il a besoin de médicaments. Anya n’a pas d’autre solution que d’aller les chercher en ville chez Dame Petrovna. Elle emmène avec elle la plume bleue. Kozak tire la luge sur laquelle elle s’assoit. C’est parti.
On avait accompagné Anya et son Papouchka en ville pour y vendre des jouets fabriqués par ce dernier. On les retrouve chez eux, mais pas pour longtemps car il faut trouver le moyen de guérir le papi. Le voyage à la ville va être interrompue par Tatiana qui, telle la fée bleue de Pinocchio, veille sur Anya. Elle lui apprend que les médicaments ne suffiront pas et va emmener la fillette à la rencontre de Baba Yaga, la fameuse Baba Yaga, la sorcière… qui mange les enfants ! Si c’est la seule solution pour sauver Papouchka, il va bien falloir l’affronter. Ce qu’Anya ne sait pas encore, c’est que Baba Yaga connaît sa famille.
Didier Crisse nous ouvre les portes d’un monde merveilleux. Avec ses couleurs, Fred Besson nous y enferme pour que l’on ne puisse plus en sortir. Durant le temps de la lecture, les petits lecteurs seront émerveillés, tandis que les grands retrouveront la douceur et la quiétude des histoires au coin du feu. Un mot sur la maquette magnifique du petit album à l’italienne. Recto comme verso, comme page de titre, la composition est sublime. Chacune de ces trois illustrations est composée d’un grand dessin bordé de petites cases immergeant dans l’ambiance des contes enneigés de l’Est : un paysage, une fiole, un hibou, des corbeaux, un chat noir, une lune, des étoiles, … Avant même de commencer l’histoire, on est déjà projeté dans l’ambiance. Alors qu’on peut reprocher à certains récits de mettre du temps à nous immerger, Crisse, à qui l’on n’a plus besoin d’apprendre à raconter une histoire, ne pouvait pas faire mieux. Plus que bravo, à Crisse, on dit merci.
Oubliés Masha et Michka, notre référence des contes populaires d’Europe de l’Est, c’est Anya, série que l’on souhaite longue, à ranger dans un autre style à côté d’Ana Ana publié chez Dargaud, et à qui l’on souhaite le même succès.
Série : Anya
Tome : 2 – L’antre de la sorcière
Genre : Conte russe
Scénario & Dessins : Didier Crisse
Couleurs : Fred Besson
Éditeur : La Gouttière
ISBN : 9782357961111
Nombre de pages : 32
Prix : 10,70 €