Soigner le monde
« -Fire, qu’essaies-tu de faire ?
-Tu t’es déjà lancée dans quelque chose de désespéré ? Quelque chose qui te surpendrait toi-même ?
-C’est moi qui ai amorcé toute cette pagaille, donc on peut dire que oui ?
-Voilà, tout à fait ! Nous prenons constamment des décisions qui changent notre destin sans jamais savoir si ce seront les bonnes, ou si, au contraire, elles vont tout dévaster. C’est au moment de prendre ces décisions que nous nous sentons les plus seules. Et si… nous n’étions pas si seules ? »
Les biologiques et l’union robotique s’affrontent dans un combat final. Uran et Fire traversent les dimensions, le temps et l’espace. Uran pense que Fire est issue en partie du Phoenix et d’elle-même. En effet, dans le laboratoire secret du Docteur Tenma, sur Palawan, c’est le cœur d’Uran, réplique de celui d’Astro, qui a dégagé l’énergie photonique nécessaire au réveil du Phoenix. Voilà les deux complices à présent en route pour soigner le monde. Pendant ce temps, le Docteur Black Jack fait face à Hyakkimaru, le cyborg-guerrier, qui semble réserver un bien mauvais sort à Sharaku, le garçon aux trois yeux. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Plus loin, ce sont Léo et Hercule qui semblent en difficultés. Les forces de la Team Phoenix vont-elles pouvoir se rassembler dans l’espoir d’un monde nouveau ?
Cinquième et ultime volume de la série Team Phoenix. Sous couvert d’un hommage à Osamu Tezuka en reprenant dans un cross-over ses principaux personnages, Kenny Ruiz a réalisé un space opera démontrant que l’union fait la force, que rien n’est jamais perdu, mais que le combat ne finit jamais. Ode à la tolérance, avec en particulier le personnage de Saphir, étonnamment en avance sur son temps surtout à l’époque où Tezuka l’a créé, et ode à la solidarité, Team Phoenix est de ces histoires beaucoup plus profondes dans le fond qu’elles ne peuvent le laisser paraître dans la forme.
Si le fait d’avoir pu revivre avec ces personnages emblématiques que sont Astro, Léo et les autres a été un plaisir incommensurable, quelqu’un est devenu un super-héros au fil des cinq tomes de ce manga : c’est son auteur Kenny Ruiz. On savait le dessinateur de Télémaque très doué, on le découvre prodigieux, dans des planches de manga aux compositions splendides et émouvantes. Page 92, quatre cases horizontales, avec dans chacune un personnage différent regardant dans la direction de la voix off de Fire qui annonce laisser une part d’elle en chacun d’eux. Ça a l’air tout simple mais la composition est poignante. Ce n’est qu’un exemple à découvrir parmi tant d’autres tout au long des deux cents planches de ce manga.
Comme dans toute série qui se termine, il est bon de la reprendre depuis le début pour profiter au mieux de sa conclusion. Dans la post-fin, Ruiz enfonce le clou en mettant en abîme Tezuka dans une scène en forme de remerciement. C’est Ruiz à son tour que le lecteur peut remercier pour cette route dans l’univers exceptionnel de l’un des pères fondateurs du manga moderne.
Série : Team Phoenix
Tome : 5
Genre : Aventure / Manga Shonen
Scénario, Dessins & Couleurs : Kenny Ruiz
D’après : Osamu Tezuka
Éditeur : Vega – Dupuis
ISBN : 9782379501739
Nombre de pages : 208
Prix : 8 €