Ville-frontière… de la vie et la mort
« -Notre mère est morte, idiote.
-Gloup !
-Tu pers ton temps avec cette obsession !
-Prince Adel…
-Elle était avec toi, évidemment.
-Adalise… Je te l’ai déjà dit… Ce gamin n’est pas fréquentable.
-Je fréquente qui je veux ! Et sache que j’ai la preuve que notre mère est en vie ! »
Le Prince Adel vient de retrouver sa sœur Adalise au fond d’une mine où elle traînait avec le jeune Gidéon. Très mauvaise fréquentation selon lui. Adel rappelle sa sœur à l’ordre. Leur père le roi compte sur eux deux pour les prochains jeux d’Oranone. Ils doivent dénicher le prochain maudit de la dernière épreuve. La princesse n’en a pas l’intention. Dans la ville de Mériolide, il se passe des choses étranges. Les jeux d’Oranone ayant lieu tous les trois mois, il faut à chaque fois trouver celui ou celle qui sera transformée en maudit pour le final, quelqu’un qui sera préparé à briser son esprit avant sa mort, enfermé, torturé, démembré. Ce sont systématiquement des criminels qui sont choisis, mais Adalise ne veut plus se prêter au jeu. Ograge, l’Ëdrelin, cette petite boule pensante faite de pure rochelune, la rassure de sa présence et la convainc.
Mériolide est la ville protégeant la frontière du pays. C’est le seul accès terrestre vers Tyriadoc. Revers de la médaille, de nombreux réfugiés de Kordéal, pays voisin, traînent dans les rues comme des mendiants. Polonre, le marquis de Mériolide, qui fait comme s’ils n’existaient pas, a préparé un banquet pour célébrer l’arrivée d’Adel et d’Adalise. La ville accueille également le monastère des clartés. Ces prêtresses de la lune, discrètes et détachées, sont coiffées d’un cône orné de pierres de rochelune. Plus elles en possèdent, plus leur statut est élevé. Leurs prières, les murmières, servent à chasser les mauvais esprits et à guider les âmes vers l’Êdre. Entre un couvent mystérieusement dévasté et un sombre marquis, le séjour en ville va être moins transitoire que prévu.
Après un premier volume présentant les personnages et installant la problématique, la mangaka Tpiu ne laisse aucun répit à ses personnages. Ils sont mis face à des dangers de plus en plus périlleux, et en particulier ce tueur masqué dont la révélation de l’identité dans un twist final ne laisse pas de marbre. Surtout, ne feuilletez pas le manga avant de le lire, votre plaisir pourrait s’en trouver gâché, ou tout du moins amoindri. On avait déjà parlé de l’influence D-Gray Man, d’Hoshino. Elle est confirmée ici par la présence d’Ograge, lointain cousin de Timcanpy. Niveau mise en scène, Tpiu fait preuve d’une étonnante maîtrise, comme si elle avait déjà vingt-cinq tomes derrière elle. De toutes les séries francophones lancées ces derniers temps chez Kana, toutes excellentes au demeurant, celle-ci se classe au niveau global (dessin/scénario) en tête de peloton.
En deux tomes seulement, Les héritiers d’Agïone s’installe comme une série majeure du manga européen. Il serait intéressant de voir ce qu’elle pourrait donner sur le marché asiatique.
Série : Les héritiers d’Agïone
Tome : 2
Genre : Shonen
Scénario & Dessins : Tpiu
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505116417
Nombre de pages : 208
Prix : 7,90 €