Fils de qui ?
« -Une dague à double tranchant, une épée de bonne facture, un peigne qui n’a pratiquement jamais servi, un plan ou une carte déchirée, un collier avec motif, étoile ou soleil, une sphère en verre contenant une miniature du château de Windsor at des paillettes blanches simulant la… neige… Je crois que c’est tout. Ton cheval sera bien traité. Tu seras enfermé dans une chambre individuelle sous bonne garde. Tu peux avoir du papier et de quoi écrire. Des questions ?
-De quoi suis-je accusé ?
-Pour l’instant de rien. Mais le grand enquêteur de France va venir du Mont-Saint-Michel pour t’interroger. Il sera à Rouen dans une semaine. Le temps de te transférer dans le cachot de Jeanne d’Arc ! »
1532. Revenant d’Angleterre, Cinq Avril, c’est son nom parce qu’il fut trouvé ce jour-là, est arrêté sur le port de Dieppe par le chevalier de la Trémoille. Ariane, qui croyait protéger Cinq Avril, ne comprend pas pourquoi Michelle de Saubonne, qui l’a toujours protégé, laisse le jeune homme se faire cloitrer. Un procès est organisé au parlement de Normandie. Cinq Avril est-il le fils légitime de Louis XII, mort suite à des douleurs intestinales, et de Marie Tudor ? Si c’est vrai, François Ier, couronné parce que c’était son cousin et que son prédécesseur n’avait pas d’héritier reconnu, n’a rien à faire sur le trône de France. L’arbre généalogique de Cinq Avril est loin d’être clair et d’être prouvé. Le portrait de Mona Lisa, peint par Léonard de Vinci, pourrait révéler des secrets et apporter des réponses.
Les affaires familiales de Cinq Avril continuent à être passionnées dans tous les sens du terme. Dans un contexte historique précis, le rouquin côtoie les personnages célèbres de l’époque avec certains desquels il aurait des liens de parenté étroits. Mais ni lui, ni nous lecteurs, ne savons encore tout. Et quand on pense qu’une piste se confirme, elle est rapidement sabrée par une preuve contraire. Finalement, Cinq Avril ne serait-il pas un XIII avant l’heure ? Il n’est pas amnésique mais comme il a été abandonné bébé, c’est tout comme. En bon feuilleton à la Alexandre Dumas, l’intrigue est sans cesse relancée. Le final impulse un rebond. Redoutablement efficace.
Michel Bussi et Fred Duval maîtrisent leur sujet. Le mélange fiction/réalité est tel qu’on se demanderait presque si leur histoire ne serait pas la vérité historique. La série n’en n’oublie pas non plus l’humour, juste ce qu’il faut pour un bon dosage. Noë Monin prend un plaisir certain à mettre l’univers en images avec un dynamisme digne des grandes productions de cape et d’épée. On ressent dans les attitudes et les mimiques des personnages les influences mangas du dessinateur, lui qui avait été l’un des premiers auteurs français à s’y lancer avec Yodji, qui ne connut qu’un tome. Trop tôt. Le pays n’était pas encore près à l’époque pour lire autre chose que des productions asiatiques.
Cinq Avril mériterait d’être plus mise en avant par Dupuis. Incompréhensible qu’elle ne soit pas prépubliée dans Spirou. Espérons que l’effet Bussi lui permette de sortir du lot.
Série : Cinq Avril
Tome : 3 – La reine blanche
Genre : Cape & Epée
Scénario : Fred Duval & Michel Bussi
Dessins : Noë Monin
Couleurs : Antoine Lapasset
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808502634
Nombre de pages : 56
Prix : 12,95 €