Une biographie de Haddock
« -Ce garçon n’a pas du tout envie des faire des études. Il aime la mer par-dessus tout et il veut y faire carrière. J’ai connu ça et, connaissant son caractère, je crois qu’on ne pourra pas le faire changer d’avis. Mais je suis d’accord qu’il est bien trop jeune encore pour cela. Je pense qu’une solution d’attente serait de demander à mon frère Aanatole de le prendre comme apprenti dans sa boutique de shipchanler. Il pourra se familiariser avec le monde des marins et nous aviserons plus tard, dans deux ans, de la meilleure conduite à tenir… »
Papy Max a été la toute première personne à comprendre la passion de son petit-fils Archibald pour la mer, en demandant à son frère Anatole de le prendre en stage dans sa boutique de shipchanler, magasin vendant des fournitures pour bateaux. Ce sera le début d’une vie de passion, d’une vie de marin, d’une vie d’aventurier. Si l’on connaît bien le parcours du Capitaine Haddock à partir de sa rencontre avec Tintin dans Le crabe aux pinces d’or, on ignorait tout de sa vie d’avant, jusqu’à aujourd’hui et cette biographie rédigée par Yvon Thalamer.
On commence évidemment par la jeunesse de l’individu. L’homme est né en Belgique à Anvers le 29 mars 1894. C’est lui-même qui raconte sa prime enfance dans ce premier chapitre. Son père flamand est décédé alors qu’il n’avait que quatre ans. Archibald sera élevé avec l’aide de ses grands-parents maternels. Dans la marine marchande toute sa vie, son Papy Max, on l’a vu, lui transmettra sa passion. En 1910, le jeune homme embarque pour la première fois. C’est sur le Vaderland, un bateau de Red Star Line qui assurait la ligne Anvers-New York. Il est groom. Ce n’est pas très bien payé mais ça lui permet de faire ses armes, et il découvre l’Amérique. En 1912, dans un bar de Hambourg, il sort d’un bien mauvais pas un type, Filax, qui avait maille à partir avec des consommateurs malhonnêtes de l’établissement. Des années plus tard, Filax, dans un camp ennemi, se rappellera ce que Haddock avait fait pour lui ce jour-là.
Dans La guerre d’Archibald, on suit le marin de 1914 à 1919 à travers les mers et océans du monde, pendant que le conflit ravage l’Europe. Mais la bataille était mondiale, comme son nom l’indique, la route des navires dans lesquels se trouvaient Haddock croisait des vaisseaux ennemis. C’est en 1919 qu’Archibald fera pour la première fois fonction de Capitaine, sur le schooner Albatros, en pleine tempête dans la mer martiniquaise, alors que le Capitaine titulaire était descendu à terre, à la capitainerie, pour des formalités administratives. Les souvenirs du Capitaine Chester vont étayer le chapitre 1920-1923 : Une étonnante reconversion. Les deux hommes, alors simples matelots, se sont rencontrés en 1920 aux Bahamas. Ils vont se trouver mêlés à du trafic d’alcool, en pleine prohibition. De 1924 à 1935, ils deviendront les rois des rum-runners. Archie vivra une histoire d’amour avec Louise, danseuse de cabaret. Changement de cap à partir de 1935. Lorsqu’il sera question de trafic de drogue, Chester prendra le large. Pour Haddock, ce sera plus compliqué, à cause de l’alcool. L’histoire s’arrête alors qu’il allait rencontrer Tintin, dont il avait failli croiser la route plus tôt. La suite, on la connaît. Le livre se termine par un focus sur les ancêtres du Capitaine, dans les veines duquel on apprend que ce n’est pas n’importe quel sang qui coule.
Archibald le marin donne vraiment l’impression de connaître intimement l’individu, apportant ainsi un tout nouvel éclairage. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
One shot : Archibald le marin
Genre : Biographie imaginaire
Auteur : Yvon Thalamer
Éditeur : 1000 sabords
ISBN : 9791033401766
Nombre de pages : 200
Prix : 20 €