Morts dans lames
Poursuivi par une horde de Blorks, le petit barbare court à perdre haleine vers le château-fort dans lequel est refugiée la princesse. Les Blorks lui lancent des hallebardes qui ratent leur ciblent et viennent se ficher sur la porte du château qui sert de pont-levis. Le petit barbare demande à la princesse de la baisser pour qu’il puisse rentrer. Pas le temps ! Il plonge dans les douves au moment-même où la porte tombe sur le lui, le transperçant des armes qui s’étaient plantées dessus. Game over.
Dans une pièce noire, la princesse et le petit barbare se laissent surprendre par des lasers qui découpent leurs corps de part en part. C’est sadique, c’est morbide, mais c’est tellement drôle. C’est la couverture du déjà vingt-troisième tome de Game Over, le spin off de Kid Paddle mettant en scène ces personnages de jeux vidéo. On sait que l’un ou l’autre ou bien les deux vont mourir à la fin de chaque planche, mais ce n’est pas grave. On se laisse prendre à ce jeu sadique.
Il y a les gags où le petit barbare se met lui-même dans des situations inextricables. Alors qu’il pense en général être tiré d’affaires, c’est dans un twist final qu’il se fait avoir, en général par le moyen avec lequel il s’était sauvé. Ainsi, des barreaux de cages peuvent s’avérer être des serpents venimeux, des cornes de cerfs en lequel il s’est transformé pour sauter un précipice peuvent l’empêcher de traverser une forêt, un casque magique le transformant en Blork peut lui redonner trop rapidement son apparence par excès de politesse, ou bien encore l’utilisation d’une paire de gants ramolisseurs de métaux peut s’avérer contre-productive s’ils ne sont pas retirés assez tôt.
Parallèlement, il y a les gags dans lesquels, entre la princesse et le petit barbare, l’un cause la mort prématurée ou inattendue de l’autre, quand ce n’est pas la demoiselle qui provoque sa propre disparition en faisant une boulette. Souviens-toi, princesse, des lunettes-laser lorsqu’on s’admire dans un miroir. Pour préserver sa belle, le guerrier devrait arrêter le skate-board, les freinages tardifs, le bowling et l’hypnose. Pour préserver son beau, l’héritière devrait cesser de faire les vitres, de toucher aux interrupteurs, de souffler dans les coquillages et de déchirer les enveloppes quand elle reçoit du courrier. Bref, pas un pour rattraper l’autre.
Comme d’habitude sur Game Over, Midam s’adjoint au dessin les services d’Adam. Le turn over des scénaristes quant à lui se poursuit pour préserver le dynamisme de la série. Après les tomes 14 et 21, Benz co-scénarise avec Midam son troisième album. Pour ceux qui se sentiraient des velléités d’auteurs, rendez-vous sur le site www.gameoverforever.com.
Les héros meurent et on se marre. Jamais on n’aura été aussi heureux de voir la locution Game Over apparaître.
Série : Game over
Tome : 23 – Rest in pieces
Genre : Humour geek
Dessins : Midam & Adam
Scénario : Midam & Benz
Couleurs : Angèle
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808505024
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €