A la recherche des vestiges cachés
« -Bonjour ! Nous sommes les membres fondateurs de l’association catalaniste d’excursions scientifiques. Aujourd’hui, nous sommes accompagnés par Monsieur Clascar, de Vilafranca, que vous connaissez sans doute.
-Je ne le connais pas, non. Je ne suis pas d’ici, mais de Cerdagne. A la Toussaint, je descends mon troupeau par le chemin de transhumance, presque jusqu’à la côte, et je reste là jusqu’au retour des beaux jours. Et donc, qu’st-ce qui vous amène ici en haut ?
-Eh bien, nous investiguons tout ce qui du point de vue scientifique, littéraire et artistique, attire notre attention.
-Fichtre ! Sacré boulot ! Mais faites, faites… »
Eté 1776, en Catalogne, une expédition quitte Vilafranca pour les hauteurs, afin d’explorer les vestiges du château médiéval du Prince Mir Géribert. A l’époque, Vilafranca était considérée être l’ancienne ville carthaginoise de Carthago Vetus. Si pour Papiol ça ne fait aucun doute. Pour son acolyte, le chanoine Jaume Pasqual, il y a erreur. C’est sur place, en étudiant la muraille et en découvrant ce qui seraient d’anciennes sépultures, qu’il pense avoir démontré que la cité se trouvait plutôt à l’endroit où ils viennent de débarquer.
Cent ans plus tard, à l’automne 1877, une association catalaniste d’excursions scientifiques vient investiguer au même endroit. C’est là que bien des siècles après l’époque de gloire carthaginoise, les catalans ont élevé la forteresse Olérdola, capitale du Comté de Penedès qui connut son âge d’or au XIème siècle. Si certains membres du groupe sont convaincus d’être à Carthago Vetus, d’autres mettent la théorie en doute, conformément aux suppositions de l’historien Antoni de Bofarull.
En février 1921, une voiture roule vers l’acropole d’Olérdola. A son bord, Maties Pallarès, couturier de métier et passionné d’archéologie. Un panonceau affirme qu’Olérdola fut la Carthago Vetus, forteresse dominant la mer et tous les chemins. De là, Hamilcar a commandé son armée. Le site a été habité à plusieurs époques différentes. Chaque civilisation ayant effacé pratiquement tout ce qui restait de la précédente, Pallarès organise des fouilles. Trouvera-t-il des preuves de la présence carthaginoise ?
En trois histoires, Oriol Garcia Quera raconte trois expéditions, sur 150 ans d’Histoire, sur l’exploration de lieux supposés être l’emplacement de la cité carthaginoise Carthago Vetus. C’est le géographe Claude Ptolémée qui lance l’énigme dès le deuxième siècle après Jésus-Christ : « A l’Est de ces peuples, on trouve les Ilercavons et leurs villes de l’intérieur : Carthago Vetus, Biscargis, Theava, Adeba, Thiarriulia, Sigarra, Dertosa. ». Il faudra attendre la Renaissance pour que l’on s’intéresse à retrouver les villes citées par Ptolémée. Seule l’une d’entre elles sera formellement retrouvée à l’époque. Il faudra attendre le siècle des Lumières et Jaume Pasqual pour que les recherches de Carthago Vetus commencent sérieusement. Que l’on s’accorde ou pas avec ses hypothèses, il aura eu le mérite de poser les bases sur lesquelles s’appuieront les recherches scientifiques des expéditions futures.
Oriol Garcia Quera livre encore une fois un album passionnant. Entrecoupées d’explications historiques, ces histoires font de Carthago Vetus une Atlantide que l’on rêve de découvrir. Mais les mystères les plus fascinants ne sont-ils pas ceux qui le restent ?
One shot : Carthago Vetus La cité perdue
Genre : Histoire
Scénario, Dessins & Couleurs : Oriol Garcia Quera
Éditeur : Idées Plus
Collection : Histoire
ISBN : 9782374700915
Nombre de pages : 64
Prix : 16 €