Dis-moi qui tuer, je te dirais qui tu es.
« -Il m’a désigné sans hésiter… Mais je ne suis pas inquiet, j’ai un alibi en béton ! Toujours ! Pendant le hold-up, monsieur l’agent ? J’étais au bowling avec au moins quinze témoins ! A l’heure du cambriolage, Inspecteur ? Je fêtais mon anniversaire au restaurant, le serveur et quelques amis peuvent le confirmer. Ce que je faisais pendant l’attaque du transport de fonds ? Deux heures de torture la bouche ouverte sous le regard inquisiteur de mon dentiste, vous parlez si j’m’en souviens !’
Lorsque l’on risque d’être mêlé de prêt ou de loin à une affaire criminelle, mieux vaut avoir un bon alibi pour pouvoir prouver son innocence. C’est encore plus facile lorsqu’on a un frère jumeau qui plus est n’existe pas officiellement puisqu’il n’a pas été déclaré à la naissance. L’un pourra toujours être l’alibi de l’autre. Cette histoire signée Jack Manini est l’une des dix qui composent ce collectif polar, faisant suite au succès d’Un crime parfait, paru quelques mois auparavant chez le même éditeur : Philéas.
Richard Guérineau ouvre le bal avec Alibi en rouge. Des personnes armées, masquées comme le Ku-Klux-Klan, sont à bord d’un vieux tacot roulant dans un bayou de Louisiane, à la poursuite d’un gibier d’un type qu’ils affectionnent traquer. L’homme est un loup pour l’homme, on le savait déjà. Mais, quand on ne sait plus très bien qui est victime et qui est coupable, les cartes s’abattent sans aucune logique. A moins que tout au fond il y en ait une… On connaît le film comique Alibi.com. Mais saviez-vous que bien avant cette agence web, il y avait son ancêtre téléphonique SOS alibi ? C’est ce que nous racontent Laurent Astier et Xavier Bétaucourt. Fidèle à l’ambiance Agata, Olivier Berlion pose la question du succès hollywoodien : rêve ou triste réalité ?
Dans un graphisme atypique, déconcertant par rapport au reste de l’album, Jimmy Beaulieu signe une maline histoire d’espionnage à propos d’un trafic international infiltré sur le point d’être démantelé. Si certains pourraient être rebutés par son trait simplifié par rapport au réalisme de ses collègues d’album, ils seront vite époustouflés par la scène du camion explosant une cabine téléphonique, case déjà iconique. Thierry Robin met en scène une guillotine, pendant que Benoît Blary et Laurent Galandon montrent que l’amour n’est pas toujours plus fort que la haine. On vous laisse découvrir les dernières histoires dans l’album, dont celle de la trop rare Jeanne Puchol.
Les auteurs se rejoignent et se complètent dans une harmonie qui se voit de plus en plus dans les collectifs, un genre en plein développement, contrairement à jadis où ils étaient un peu fourre-tout. Saluons aussi l’excellent travail d’Anaïs Bon qui conclue chaque histoire avec des « excuses » finement rédigées. Il n’y a pas que le crime qui soit presque parfait, il y a aussi l’alibi.
One shot : L’alibi
Genre : Thriller/Polar
Scénarios, Dessins & Couleurs : Laurent Astier, Jimmy Beaulieu, Olivier Berlion, Xavier Bétaucourt, Benoît Blary, Vincent Froissard, Laurent Galandon, Richard Guérineau, Séverine Lambour, Etienne Le Roux, Jack Manini, Jeanne Puchol, Thierry Robin, Benoît Springer
Textes conclusifs : Anaïs Bon
Couverture : Hugues Labiano
Éditeur : Philéas
ISBN : 9782385020187
Nombre de pages : 112
Prix : 19,90 €