Du grand classique de haute qualité
« -Salut, Boule, ça te dit d’essayer mon nouveau ballon au parc ?
-Super idée, Pouf ! Je vais chercher Bill ! Bill ? Bill ? Ah ! Te voilà ! Allez ! Viens vite !
-C’est trop marrant cette relation que vous avez, ton chien et toi ! Vous êtes toujours ensemble… Quand l’un va quelque part, l’autre n’est jamais loin… Et vice versa ! »
Boule et Bill ne vont jamais l’un sans l’autre. Ils sont tellement inséparables que quiconque veut s’immiscer dans leur duo risque d’être mis de côté. C’est le cas de Pouf lorsqu’il propose à Boule de venir jouer au ballon avec lui, le Boule en question part jouer avec son cocker en laissant son pote en plan. Mais Pouf ne veut pas manquer d’occasion pour s’amuser avec Boule, et en particulier au badminton. Bill ne sera jamais loin, comme quand il sort une balle de tennis de derrière les fourrés, balle que Boule lui a lancé une semaine avant mais qu’il n’a eu envie de ramener que maintenant. En regardant le volant de bad’ dans les airs au milieu des oiseaux, Boule s’imagine posséder le pouvoir de voler. Alors que Pouf se verrait bien avec la force et la taille d’un ours blanc, Bill, lui, préfèrera toujours rester cocker. « Pourquoi vouloir changer ce qui est parfait ? »
Dans la famille de Boule et Bill, il y a le gamin et son chien, mais il y a aussi Maman et Papa. C’est pourtant toujours à Bill que Boule aimera se confier. Alors qu’il lui raconte sa journée d’école de A à Z, quand ce sont ses parents qui veulent savoir ce qu’il s’est passé, la réponse est systématiquement la même : « Oh… Rien de bien nouveau… La routine, quoi ! ». Si maman endosse un rôle plutôt sérieux de maîtresse de maison ayant trois enfants à la maison (un vrai, un chien et un mari), papa fait rigoler… malgré lui, comme ce soir d’orage où il est planqué sous les coussins du canapé par peur des éclairs. D’autre part, l’homme ne sait pas dire non, comme cette autre fois où il cèdera face aux exigences de confort de Bill. Ah, on allait oublier, dans la famille, il y a aussi une tortue, Caroline, capable de rendre service en amenant un arrosoir, ce qui ne l’empêchera pas de se faire gronder le jour où elle grignotera les salades du potager.
Aux manettes, on retrouve pour la huitième fois l’impeccable duo Cazenove-Bastide. Le duo a tout compris de l’esprit Roba qui, loin d’être désuet, est en fait hors du temps. Pas facile de se renouveler dans cette ambiance intergénérationnelle. Et pourtant, ça marche à merveille. Boule et Bill, ce n’est pas une série aventure, c’est une série humour, oui, mais c’est surtout une série poésie. Le gag dans lequel Bill veut vérifier s’il peut vraiment toucher la lune avec un bâton synthétise à lui seul un univers unique. L’ensemble est construit comme une partition musicale sur laquelle Christophe Cazenove trace la portée et Jean Bastide dessine les notes.
Boule & Bill pourrait être vue comme une série terre à terre. Il y a pourtant quelque chose d’inexplicable qui en fait une œuvre magique, dont Bastide et Cazenove ont décelé les secrets de fabrication de Roba, c’est peut-être pour ça qu’elle mérite d’être élevée au rang de mythe.
Série : Boule & Bill
Tome : 44 – Te fais pas d’Bill
Genre : Humour
Scénario : Christophe Cazenove
Dessins : Jean Bastide
Couleurs : Luc Perdriset &Jean Bastide
Éditeur : Dargaud
ISBN : 9782205208054
Nombre de pages : 48
Prix : 11,95 €