Love and games
« -Donc, si je résume, Elo t’écrit pendant tout l’été des cartes hyper gentilles.
-C’est ça.
-Toi, tu réponds jamais, tu passes ton été à jouer…
-C’est ça.
-Et à la rentrée, tu t’étonnes qu’elle te calcule pas et quand elle t’explique, tu sais pas quoi dire.
-C’est ça. »
1989, Super Pixel Boy a des problèmes de couple, ou plutôt des problèmes de futur couple. Lui, aussi, il s’étonne. Alors qu’Elodie lui a écrit tout l’été, il n’a pas daigné répondre, préférant jouer, geeker, quoi. Isabelle, son ex qu’il connaît depuis la maternelle, le remet à sa place. C’est hyper simple. Il n’est qu’un gros débilosse. Il veut la reconquérir. C’est pourtant bien simple. C’est comme dans PacMan. Quand les fantômes s’intéressent à lui, il fuit. Dès qu’il gobe une Pac Gomme, il les poursuit. Il va donc falloir attirer l’attention d’Elo. La rendre jalouse serait la solution… ou pas.
En cette fin d’années 80, le jeune Pixel est déchiré entre ses amours et ses jeux vidéos. Déchiré, enfin, le mot est fort. Le môme a choisi son camp. C’est un geek de base. Le game dirige sa vie. Chez lui ou en vacances, c’est la même musique : il faut tâter du joystick. A Calpe, Costa Blanca, on apprend avec lui la technique du pigeon. On s’agglutine auprès d’un joueur dans un bar, et, sans faire exprès, oh, mince, une chute, on tombe sur le bouton « 2 players ». De quoi se perfectionner à Golden Axe. A Orthez, chez la voisine des grands-parents, Altered Beast est au programme grâce à Jean-Miche, the lover, qui a ramené un jeu oublié chez lui par son neveu. Au Taillan-Médoc, Pixel joue à domicile et découvre Mega Man 2 que lui amène son pote Jérôme, bien plus préoccupé de savoir si c’est vrai que Pixel sort avec Elodie.
Pixel Boy, c’est avant tout Loïc Clément lui-même, mais c’est un peu aussi tous les lecteurs qui à quelques années près ont le même âge que lui et qui ont connu cette époque bénie où les video games envahissaient nos vies, au point de faire passer tout le reste au second plan, même et surtout les amours. Mais peut-être n’étaient-on pas prêt pour ça, tout simplement. Dans ce deuxième tome, on grandit avec Pixel, on entre au collège, et on se demande quand même si d’autres centres d’intérêts ne viendraient pas toquer à nos cœurs. Boris Mirroir met en images cette vie, apparemment également parallèle à la sienne. On le découvre dans les portraits pop culture des auteurs en fin d’album.
Super Pixel Boy est l’histoire d’une vie, mais aussi l’histoire du jeu vidéo, comment il a pénétré dans les foyers et dans nos cœurs. Tendre, drôle et émouvant, on a envie de glisser l’album dans une console à la manière d’une cartouche de jeu.
Série : Super Pixel Boy
Titre : 2 – C’est le plus beau jour de ma vie
Genre : Humour
Scénario : Loïc Clément
Dessins & Couleurs : Boris Mirroir
Éditeur : Delcourt
ISBN : 9782413047773
Nombre de pages : 104
Prix : 19,99 €