Trois romans oubliés d’Henri Vernes
« – Les jeunes, de toute façon, ils ne lisent plus Bob Morane mais SAS. Les gamins de douze ans lisent SAS, aujourd’hui. Mais moi, je ne peux pas me mettre à faire des Bob Morane érotiques. » Henri Vernes
De Henri Vernes, on ne retient à tort que Bob Morane. Et pourtant, l’écrivain a signé bien d’autres romans. Les éditions du Tiroir s’attèlent à leurs rééditions, illustrées par des auteurs maison.
Le désir rôde est un roman léger datant de 1950. Le mari, la femme, l’amant. Un homme est plongé dans la lecture d’un magazine, tout en mangeant. La femme à ses côtés s’ennuie ferme et semble en quête de conquêtes pour satisfaire ses désirs que son époux ne peut plus assumer. John Saunders le lit dans son regard. Il entame alors une parade érotique dont l’issue risque d’être torride. Alain Poncelet, qui a participé il y a quelques années à une version érotique de l’Odyssée d’Ulysse, signe les illustrations non équivoques du roman.
La porte ouverte est le tout premier roman d’Henri Vernes. Il l’a écrit pendant l’Occupation, où, comme il le dit, le mot « liberté » n’avait plus de sens. Ce livre symbolisait pour lui cette liberté, la liberté d’écrire ce qu’il avait envie, sans aucune contrainte. Il raconte l’histoire de Fred, lui-même épris de liberté, mais d’une liberté qu’il n’arrive pas à saisir. Cette histoire est un voyage démontrant que l’on peut vouloir tout quitter et le faire, puis ressentir un sentiment de besoin de retour inexorable. Lâcher la proie pour l’ombre, même si elle semble lumineuse, n’est jamais la solution. Le canadien Louis Paradis est aux dessins. Il reste dans des portraits, s’attachant aux personnages, disant tout par des regards, même s’ils sont parfois fermés.
Don est le héros dans lequel se reconnaît le plus Henri Vernes. C’est qu’il n’a pas dû s’ennuyer dans la vie, le bougre. Linda Dupont-Blair avait tout pour être heureuse. Belle et riche, elle est à bord d’un yatch sur la mer des Caraïbes, avec deux étalons chargés de l’occuper. Dans une chambre miteuse de Kingstom, Don, petit fils du grand chef de la mafia, le capo di tutti capi, se cache des tueurs à ses trousses. C’est en fuyant vers le port qu’il va se retrouver sur Lesbos, le bateau de Linda. André Taymans, fidèle ami d’Henri Vernes, illustre ce roman d’aventures exotico-érotiques, ou érotico-exotiques.
Henri Vernes a écrit de nombreux autres romans, outre ceux présentés ici et les Bob Morane. Il en sortait un tous les deux mois. Don a été le héros de onze romans. Il y a encore de la lecture à venir aux éditions du Tiroir. Les fans d’aventures sans concessions vont être ravis.
Série : Henri Vernes les romans
Tomes : 5 – Le désir rôde / 6 – La porte ouverte / 7 – Don : Café no ! Marimba si !
Genres : Aventures et polars
Auteur : Henri Vernes
Illustrateurs : Alain Poncelet (5) / Louis Paradis (6) / André Taymans (7)
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931027691 / 9782931027707 / 9782931027974
Nombre de pages : 176 / 224 / 224
Prix : 18 € chacun