Idylle interdite
« -J’arrive de Bretagne. J’ai un courrier pour Thomas More, de la part du Duc de Rieux.
-Qui le porte ?
-Avril, fils adoptif de Léonard. Vous pouvez garder la cape.
-C’est lui ?
-Oui. Avril pourrait être un allié utile, mon cher Thomas. A condition de ne pas lui dire toute la vérité ! »
1532. Cinq Avril, c’est son nom parce qu’il fut trouvé ce jour-là, arrive à Londres à bord d’une machine volante inventée par son mentor, feu Léonard de Vinci. Il a un message pour Thomas More, de la part du Duc de Rieux. La missive pourrait permettre d’empêcher le mariage d’Henri VIII avec Anne Boleyn, tout en se vengeant de François 1er qui a annexé la Bretagne. En effet, Henri VIII, roi d’Angleterre, veut divorcer et se remarier avec Anne, jeune femme de la noblesse anglaise et ancienne dame de compagnie à la cour de France. Le pape refusant, Henri menace un schisme anglican qui séparerait l’église anglaise de son berceau catholique. S’opposant au divorce et au schisme, l’humaniste Thomas More, ancien chancelier du Roi, devient l’ennemi juré d’Anne Boleyn. Son but est de confondre la promise du souverain en prouvant qu’elle a été la maîtresse du Roi de France, pour ainsi empêcher le mariage.
Tout va se jouer autour d’un éroticône, un tableau coquin représentant François 1er et sa jeune maîtresse en tenues d’Adam et Eve dans le jardin des délices. Thomas More envoie donc Cinq Avril au château de Norfolk pour que, grâce à une invention de Léonard de Vinci, il ramène une preuve de la liaison. Sur le tableau, Anne Boylen est reconnue grâce à une tache de naissance sur une partie intime de son anatomie. Cinq Avril va se trouver confronté à un problème. Il va découvrir qu’Anne Boylen n’est autre que celle qui a abandonné son berceau en 1514. Quels sont donc leurs liens ? L’affaire d’Etats, au pluriel, va prendre des tournures d’affaire familiale.
Michel Bussi et Fred Duval mêlent habilement la grande Histoire et la petite. Les références historiques sont légions et interfèrent dans la vie de Cinq Avril, tant et si bien que l’on se demande comment l’individu n’a-t-il pas réellement existé. La relation entre Anne Boylen et Henri VIII est au cœur de cet épisode. Un addenda final explique ce qu’il en sera historiquement par la suite. Cinq Avril est un jeune homme attachant, drôle, courageux, impétueux même. Il n’hésite pas à se jeter à corps perdu dans des péripéties périlleuses. C’est le genre de personnage dans lequel n’importe quel ado peut se rêver. On est dans une intrigue comme celle du Capitan, du Bossu ou même des trois Mousquetaires, historiquement marquée et intelligente. Le dessinateur Noë Monin prend un plaisir visible, notamment dans les scènes d’action aux accents mangas, voir également l’explication de la Camera Obscura.
Cinq Avril est de ces séries qui peuvent se lire avec délectation de 7 à plus de 77 ans. De la bien belle aventure passionnante grâce aux secrets de son héros que l’on cherche à percer avec lui.
Série : Cinq Avril
Tome : 2 – Le Roi assassin
Genre : Cape & Epée
Scénario : Fred Duval & Michel Bussi
Dessins : Noë Monin
Couleurs : Antoine Lapasset
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034764488
Nombre de pages : 56
Prix : 12,95 €