Comme au bon vieux temps, l’album du film
« -Courage Princesse, ça va aller ! Et puis je suis là, moi ! Hum… Ne vous… inquiétez pas, nos amis gaulois vont nous aider.
-Non ! Pourquoi est-ce qu’on vient toujours nous demander de l’aide à nous ? Cette fois, c’est non ! C’est trop loin la Chine, on ne sait même pas où c’est !
-Mais ça va pas, non ? Tu ignores les larmes d’une jeune fille en détresse ? De toute façon, c’est Astérix et Obélix qui iront, comme d’habitude ! »
Si un jour des imbéciles écrivent l’histoire d’un village gaulois résistant à l’envahisseur en Armorique, c’est sûr qu’ils n’appelleront pas cela « Les aventures d’Abraracourcix le gaulois ». Le chef de la tribu refuse de venir en aide à Fu Yi, une jeune princesse chinoise qui vient d’arriver avec sa garde du corps Tat Han à bord du chariot conduit par Graindemaïs, le neveu d’un marchand phénicien. Sa mère l’impératrice de Chine a été capturée par le prince Deng Tsin Qin qui a annexé son royaume. Heureusement, Bonemine contredit l’avis de son époux et propose qu’Astérix et Obélix fassent le voyage en Orient afin de remettre de l’ordre dans tout ça. C’est sans compter avec le prince rebelle qui vient d’envoyer un émissaire à Rome afin de demander de l’aide à César pour conquérir l’intégralité de la Chine.
Une fois n’est pas coutume, c’est une histoire totalement inédite de nos gaulois préférés qui est présenté dans cet album illustré qui est la retranscription du film de et avec Guillaume Canet sorti récemment sur les écrans. Au niveau scénario, il faut avouer que c’est l’un des meilleurs de la série des films live. Bourré de gags et de calembours à la Goscinny, l’histoire n’en oublie pas l’aventure et respecte les caractéristiques des personnages. Visuellement, c’est toujours décevant dans le sens où l’on voit bien que l’univers d’Astérix n’est pas du tout fait pour des films avec des acteurs réels. Canet-Astérix a la même taille que le trop maigre Lellouche-Obélix. L’habillage musical anachronique est mal-à-propos, mais M s’en sort correctement avec ses compositions originales. Les effets visuels avec la potion magique ne sont pas crédibles et le nombre de caméos de pseudos-célébrités perturbe la continuité du récit. Dans les seconds rôles, Manu Payet et Jérôme Commandeur tirent cependant leur épingle du jeu. Bref, la même histoire dans les mains d’un Alexandre Astier pour en faire un dessin animé, ça aurait été formidable.
Par bonheur, il reste cet album illustré, dans la plus pure tradition des livres tirés des de longs métrages depuis Les 12 travaux d’Astérix. Olivier Gay, l’une des nouvelles valeurs sûres de l’heroïc-Fantasy, s’immerge une nouvelle fois dans le monde des gaulois. Il avait déjà participé à l’adaptation du film animé précédent. Il respecte les dialogues du film en les accompagnant de récitatifs courts et explicites. On remarque une scène avec des pandas qui n’est pas dans le film. Certainement que le livre a été réalisé à partir du script et que la scène a été coupée au montage. Comme pour le précédent, Fabrice Tarrin est au dessin. Il n’a rien à envier à Didier Conrad et serait l’homme idéal pour reprendre la série BD s’il vient un jour l’idée à son dessinateur d’arrêter. Les personnages sont maîtrisés. Les décors sont peut-être un peu moins fouillés mais le cahier des charges était bien de mettre l’accent sur les attitudes des personnages, comme les acteurs d’un film. Par bonheur pour les personnages secondaires, Tarrin les « uderzisse » sans caricaturer les comédiens.
Bienvenue dans l’empire du milieu. En attendant L’iris blanc au mois d’octobre, cet album illustré est le meilleur moyen de patienter avec les vrais Astérix et Obélix façon Uderzo.
Série : Astérix
Tome : Hors-série – L’empire du milieu
Genre : Aventure humoristique
Dessins : Fabrice Tarrin
Texte : Olivier Gay
Couleurs : Thierry Mébarki
D’après le film de : Guillaume Canet
Et les personnages de : René Goscinny &Albert Uderzo
Éditeur : Albert René
ISBN : 9782864976165
Nombre de pages : 48
Prix : 10,50 €