Histoires de vaisseaux échoués
« -Vous avez vu, Capitaine !
-Oui, ça semble bien être Weymouth ! Bâbord toute ! 12 degrés !! Mon vieux Jon, je crois que nos prières ont été entendues ! Dans moins d’une heure, nous serons à quai devant une bonne Stout ! »
1704, Greenway, Angleterre. Le Capitaine de ce bateau qui tente d’accoster en pleine tempête est bien plus optimiste qu’il ne devrait l’être. Les lumières que lui et son équipage aperçoivent le long des côtes ne sont pas celles du port de Weymouth, mais celles mises en place par une bande de naufrageurs afin que les navires s’échouent sur leurs côtes pour les piller. C’est même tout un village de naufrageurs qui est ainsi organisé pour duper les malheureux navigateurs. Mais le Trois-mâts goélette qui s’échoue ce soir-là est le Meredith, un bateau sur lequel nombreux étaient des leurs qui y avaient pris un jour un engagement. Trop tard. Le mal est fait. Une fois pillé, il va falloir faire disparaître toute trace de l’accident volontaire, matériels et victimes. Facile à dire. Facile à faire ? Trouvant la volatilisation du bateau étrange, Lord Hairfax a mis les soldats sur l’enquête. Qui seront les plus malins ?
Faisons à présent un bon de plusieurs années pour nous rendre dans le futur. La fin des temps clôt la saga Terre. Maître Pip a lu le journal de Mandor, le robot humanoïde sorti de la coque de Jupiter, le vaisseau dans lequel il est arrivé. Pip est à présent vieux. Mandor n’est plus là pour raconter lui-même son histoire. Pip reprend le récit au moment où Mandor retrouve Yss, son ancienne compagne, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment de la faille temporelle de vingt ans qui les a séparés. Elle a depuis épousé Jean d’Orgueil, le Grand Maître de la communauté. Mandor reste méfiant et le voici invité-prisonnier. Il va faire la connaissance de Gabriel, dit Gaby, un voyageur, un curieux, un observateur, un ange peut-être, avec qui il va entreprendre de tenter de s’évader.
Valeur sûre du scénario depuis près de quarante-cinq ans, Rodolphe est de retour pour deux histoires aux antipodes mais ayant ceci en commun qu’il s’agit d’histoires de vaisseaux. Naufrageurs est un one shot sous haute tension. Rodolphe transforme un banal récit de naufrageurs en véritable thriller. Toute une communauté doit s’entendre et s’accorder pour dissimuler un crime, ou plutôt des crimes, dont ils sont complices. C’est une revisite puissance 10 du Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie. Comprendrons ceux qui l’ont lu. Ne spoilons pas les autres, mais dans les deux cas il est question de complicités vitales. Naufrageurs ferait un film à grand spectacle. Ce grand spectacle est graphique. Laurent Gnoni est au dessin. Les scènes maritimes sont grandioses. Ses personnages sont bien plus agréables à regarder que ceux d’un Bourgeon.
Si Naufrageurs se rangerait sur l’étagère des Passagers du vent, bien qu’il ne soit pas ici question de voyage, la saga Terre se place à côté du Cycle de Cyan du même auteur. Terre se conclue dans une réflexion métaphysique sur le temps et sur l’existence et le pouvoir des anges. En six volumes, deux cycles de trois, Rodolphe et Christophe Dubois auront posé leur pierre dans le paysage de la SF
Double dose de Rodolphe chez Daniel Maghen, avec les deux dessinateurs réalistes solides. De l’aventure historique ou de l’aventure futuriste, et toujours ce même don pour faire voyager, frissonner et rêver.
Série : Terre
Tome : 3 – La fin des temps
Genre : Science-Fiction
Scénario : Rodolphe
Dessins & Couleurs : Christophe Dubois
Éditeur : Daniel Maghen
Nombre de pages : 72
Prix : 16,50 €
ISBN : 9782356741493
One shot : Naufrageurs
Genre : Aventure
Scénario : Rodolphe
Dessins & Couleurs : Laurent Gnoni
Éditeur : Daniel Maghen
Nombre de pages : 72
Prix : 16,50 €
ISBN : 9782356741509