Pas de danger les soirs d’Orange… quoi que…
« -Pour la nouvelle année, je m’engage à être adorable !
-Votre contrat stipule que vous devez commettre au minimum une crasse par jour !
-Désolé, Floyd, c’est purement professionnel. »
Nelson adorable ? Impossible. Même s’il le voulait, par contrat, il n’en a pas le droit. Une crasse par jour, c’est dans le cahier des charges. Alors, quand ce n’est pas Floyd qui en est la victime, il y a toujours Julie ou Hubert dans le coin. Pour cette vingt-cinquième fournée des strips de Nelson (sans compter les albums petits formats), le diablotin est toujours aussi en forme. Floyd a toujours une haleine de poney, surtout après avoir vidé les poubelles. Julie est toujours aussi stressée au boulot et à la maison. Hubert, quant à lui, voudrait prendre de l’assurance, que ce soit par rapport au bureau, à sa mère, à son poids, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
Hubert, parlons-en justement de Hubert. Il est le personnage secondaire le plus primordial de la série. Noël, c’est fait pour porter de grands pulls moches, mais c’est aussi fait pour avoir Maman à la maison avec ses commentaires plus qu’aimables. Au moins, Hubert pourra peut-être avoir le dessus sur le perroquet… euh, non… même pas. Question travail, la situation ne le met pas plus sur un piédestal. S’il démissionne pour faire fortune comme céramiste, il suppliera son patron, non pas quelques pages plus tard, mais seulement deux cases après, de le rembaucher. Le bureau étant un endroit propice aux rencontres, il s’apprête pour s’y rendre, avec un max de déo, mais ça peut parfois faire des dégâts inattendus. Les visites chez le docteur ne vont pas remonter son moral. Il fait des efforts pourtant. Quand son médecin le met au régime légume, deux tranches de cornichons au lieu d’une dans le burger vont-elles améliorer sa ligne ? Pas de chance non plus quand il décide de se mettre au sport. La jolie coach est occupée mais Mike est disponible.
Comme à chaque nouvel album de Nelson, on se demande qu’est-ce qui va encore pouvoir nous faire rigoler. Il nous semble avoir tout lu, avoir vécu toutes les situations possibles et imaginables avec le diablotin, et pourtant, la magie Bertschy opère et l’on se laisse embarquer. Il y a les running gags et les poncifs, bien sûr, mais ils sont indispensables. S’ils n’y étaient pas, il y aurait une sensation de vide. Et puis, il y a le reste, toutes les avanies inédites, avec parfois de nouveaux figurants, ou encore ces strips où les personnages vont se faire retoucher par leur dessinateur. Bertschy fait du nonsense et de la mise en abime et ça lui va très bien.
Il voudrait parfois passer inaperçu mais n’y parvient pas et c’est tant mieux pour nous. La malédiction Nelson n’a pas fini de s’abattre sur Julie et le petit monde qui gravite autour du diablotin.
Série : Nelson
Tome : 25- Mauvaise graine
Genre : Humour diabolique
Scénario, Dessins & Couleurs : Bertschy
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034738298
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €