Celui que nous sommes….
« -Je suis désolée. Je n’aurais pas dû te forcer la main.
-Je n’aurais pas dû te rendre responsable de mes propres choix.
-Je suis désolée, pour toi, pour Oddard.
-Tu n’as pas à être désolée. J’ai fait un choix difficile et je dois en assumer les conséquences. Grâce à ton action, le Prince Jean s’est vu privé d’un butin considérable. Il a dû revoir ses plans et les Merry Men n’auront pas perdu un compagnon pour rien. Non… J’ai du mal à me l’avouer, mais tu as bien fait. Je n’ai qu’une question.
-Laquelle ?
-Qu’est devenu l’or du Prince Jean ? «
Chevauchant dans la forêt de Sherwood, Marianne et Le shérif de Nottingham, alias Robin des Bois dans cette revisite du mythe, se demandent ce qu’il est advenu de l’or dérobé au Prince Jean. Petit Jean et les Merry Men, compagnons des bois, se le sont partagé. Trogg et sa bande de troglodytes les attaquent afin de mettre la main sur le butin. Alors que les règlements de compte ont lieu, à Nottingham, on se demande pourquoi le shérif est si souvent absent. « Il veille sur ses brebis les plus éloignées et les plus fragiles. », répond Oddard, son bras droit. Mais le juge arrivé à la demande du Régent, représentant le Roi Richard, n’est pas près de se laisser duper.
Retour dans les faubourgs de Londres et la forêt de Sherwood pour Robin des Bois et ses compagnons. Robin des Bois ? C’est ce que vous croyez. Le rôle est tenu par le shérif de Nottingham lui-même. Le mythe est revisité dans un « What if ? » judicieux ouvrant des portes finalement pas paradoxales par rapport à ce que nous connaissons déjà de la légende. Vincent Brugeas et Emmanuel Herzet ajoutent leur pierre angulaire à un héros intemporel issu d’une tradition orale.
A l’origine, « Hood » a le double sens de capuche et de truand. Le nom français de Robin des bois viendrait peut-être d’une simple erreur de traduction, hood et wood, forêt en anglais, ayant des sonorités fort voisines. En littérature, l’immense Alexandre Dumas s’en est emparé dès la fin du XIXème siècle. Dans les versions modernes, remarquons celle de Michael Mopurgo destinée aux adolescents. La bande dessinée l’a finalement fort peu utilisé, certainement à cause de la vampirisation exercée par la fabuleuse adaptation en dessin animé par les studios Disney. Ce n’est pas le cas du cinéma live où l’on ne compte plus les versions, d’Errol Flynn à Russell Crowe en passant par Sean Connery. N’oublions pas les facéties théâtrales de la troupe éponyme.
Benoît Dellac, l’un des plus efficaces dessinateurs réalistes de sa génération, offre enfin un destin remarqué et remarquable à Robin des Bois dans le Neuvième Art. Avec ses scénaristes, ils proposent un blockbuster rudement efficace et malin. Le triptyque de Nottingham se clôt dans la fureur et les larmes. Rarement un mythe populaire aura été revisité avec une telle originalité et une telle force.
Série : Nottingham
Tome : 3 – Robin
Genre : Aventure
Scénario : Vincent Brugeas & Emmanuel Herzet
Dessins : Benoît Dellac
Couleurs : Denis Bechu
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808203593
Nombre de pages : 56
Prix : 15,45 €