Un classique indémodable
« -M.de Tréville… Savez-vous que son éminence est venue se plaindre de vos mousquetaires ?
-Oh, Sire, ce sont des agneaux. Leur seul désir est de servir votre Majesté… Mais les gardes de M. le Cardinal sont sans cesse à leur chercher querelle… Ils sont bien obligés de se défendre !
-Et puis ils n’étaient pas seuls ! Il y avait avec eux un enfant ?
-Euh… Oui… Et un blessé.
-Donc, quatre hommes dont un blessé et un enfant, contre cinq gardes du Cardinal… Et ils les mettent en déroute ? Et cet enfant, comment s’appelle-t-il ?
-D’Artagnan, Sire. Je me permets d’ailleurs de le recommander à votre Majesté. Il est le fils d’un de mes plus anciens amis qui fit avec le Roi, votre père, la guerre des partisans. »
Avril 1625. Le jeune D’Artagnan fait son entrée dans le vrai monde. Il a quitté sa famille et sa chère Gascogne. Son père lui a fait apprendre à manier l’épée. Il a un jarret de fer et un poignet d’acier. Il a un nom de gentilhomme à défendre. Il va trouver avec une lettre de recommandation un certain Monsieur de Tréville, capitaine des mousquetaires, une légion de césars redoutés du Cardinal. Arrivé à la capitale, il va y rencontrer trois mousquetaires, Porthos, grand gaillard bon vivant, Athos, Comte de la Fère, ainsi qu’Aramis, prêtre reconverti. Ils vont devenir ses compagnons d’aventures alors que le Duc de Buckingham, auquel la Reine n’est pas insensible, est en France.
Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau proposent une nouvelle adaptation du roman épique et d’époque d’Alexandre Dumas. A quoi bon ?, pourrait-on se dire. Et pourtant, cette version a le mérite d’être non seulement fidèle, mais de ne pas s’axer exclusivement sur l’affaire des ferrets de la Reine. On y assiste aussi au siège de La Rochelle et l’affrontement avec Milady de Winter va jusqu’à son terme. Dans Vingt ans après, la suite moins connue car moins souvent adaptée, nous sommes en pleine Fronde. Louis XIII a laissé sa place au jeune Roi Louis XIV, onze ans à peine, qui, avec le Cardinal Mazarin, a fort à gérer face aux Nobles mécontents. Les mousquetaires autrefois soudés, un pour tous, tous pour un, se retrouvent dans des camps adverses. D’Artagnan et Porthos, fidèles au Roi, vont se trouver opposés à leurs amis de jadis, Aramis et Athos, conspirateurs aux services du Duc de Choiseul. Resteront-ils ennemis ?
L’une des curiosités de cette version est dans la narration, plusieurs protagonistes se succédant aux commentaires. Le procédé n’est utilisé que dans le tome 1 et malheureusement abandonné pour la suite.
Alors que Plein Vent propose une adaptation réaliste très fidèle au roman, Casterman publie un manga signé Cédric Tchao et Néjib, ainsi qu’une version humoristique déjantée écrite par Gilles Rochier et dessinée par Fabrice Erre. L’événement Trois Mousquetaires est aussi au cinéma en ce printemps avec un film réalisé par Martin Bourboulon, premier épisode d’un diptyque avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï et Eva Green
Laurent Bidot dessine le premier de ces albums pendant que Fabio Bono est au graphisme de l’autre. Il y a un peu plus de vie et de hachures chez Bidot, avec certaines attitudes de personnages à la Jean-Claude Servais. Bono est plus de la famille d’un Jean-Marc Stalner avec un travail sur les attitudes qui pose les sentiments. Les deux dessinateurs restent dans une famille d’auteurs réalistes. Les deux albums restent dans une unité artistique cohérente. L’adaptation du troisième opus, Le Vicomte de Bragelonne, est déjà annoncée.
Série : Les trois mousquetaires
Tomes : 1 – Les trois mousquetaires / 2 – Vingt ans après
Genre : Aventure historique
Scénario : Arnaud Delalande & Hubert Prolongeau
Dessins : Laurent Bidot (T1) & Fabio Bono (T2)
Couleurs : Alice Bono
Encre : Marcello De Martino (T2)
D’après : Alexandre Dumas
Éditeur : Plein vent
ISBN : 978492547720 / 978492547829
Nombre de pages : 64 / 56
Prix : 17,90 €