Une maison d’édition dans le siècle
« Le choix du chercheur trouve sa pertinence dans la richesse des archives de la maison Casterman, remarquablement préservées par les institutions belges et wallonnes, mais aussi, évidemment, dans la nature même de l’expérience historique délimitée par les quatre-vingts années qui s’échelonnent de la fin de la Première Guerre mondiale à la disparition d’une entreprise familiale, dont les origines remontent à rien moins que 1777. » Pascal Ory, de l’Académie Française
1919. Les frères Louis et Gérard Casterman prennent la tête de l’entreprise qui porte leur nom. La famille restera à sa direction jusqu’en 1999. Voici sur quatre-vingts ans son histoire socio-économique, celle de ses dirigeants, de ses employés, ainsi que sa production éditoriale marquée par deux succès phénoménaux, celui de Tintin, on le sait, mais aussi celui de Martine, albums illustré signés Gilbert Delahaye et Marcel Marlier.
On verra donc comment deux frères ont pris en main le destin d’une vénérable maison catholique. Dans les années 20, le catalogue est essentiellement confessionnel. La morale catholique garde une place prépondérante dans le monde. En 1932, un homme va changer le destin de la maison d’édition. Cet homme, c’est Charles Lesne, bras droit de Louis Casterman. Il écrit à un certain Hergé, qu’il a connu au journal Le XXème siècle, pour lui proposer de travailler pour Casterman, tout d’abord en réalisant des couvertures et des illustrations de livres pour enfants. Quelques mois plus tard, la maison tournaisienne deviendra l’éditeur de Monsieur Georges Remy. La suite, on la connaît. On apprendra ensuite comment Casterman traversera la guerre, puis comment elle conquerra les marchés français et internationaux à son lendemain.
Les années 50 et 60, c’est l’avènement de Martine et le succès de la collection Farandole. La décennie suivante, c’est le développement des livres documentaires. On assiste également aux échecs dans les domaines de la vulgarisation des sciences sociales et dans le roman. A partir des années 70, s’ouvre la grande période (A suivre). Grâce à Pratt, Tardi et bien d’autres, Casterman s’installe en éditeur de bandes dessinées majeur. Puis c’est la gestion de l’après-Hergé, l’arrivée du manga, l’animation, avant de terminer par la crise qui amena à la fin de la direction familiale de la société.
Casterman de Tintin à Tardi n’est pas un livre comme les autres. C’est une thèse universitaire que propose Florian Moine. L’auteur a plongé au plus profond des archives de l’Etat à Tournai, dans celles des éditions Casterman. Il s’est entretenu avec des membres de la famille. Et qui mieux que Benoît Peeters, grand exégète de Hergé, scénariste de la mythique série Les cités obscures avec François Schuiten publiées chez Casterman, pour éditer cette somme de 524 pages ?
En trois parties et neuf chapitres, Florian Moine nous immerge au cœur d’une entreprise, mais aussi au cœur de l’Histoire avec un grand H de la bande dessinée franco-belge.
One shot : Casterman de Tintin à Tardi 1919-1999
Genre : Histoire d’une maison d’édition
Auteur : Florian Moine
Préface : Pascal Ory
Éditeur : Les impressions nouvelles
ISBN : 9782874499913
Nombre de pages : 524
Prix : 29,50 €