Skip to content

Boulevard BD

L'adresse de toutes les bandes dessinées

  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS

Visages – Ceux que nous sommes 1 – Derrière les signes ennemis

Posted on 22 février 20233 mars 2023 By Laurent Lafourcade Aucun commentaire sur Visages – Ceux que nous sommes 1 – Derrière les signes ennemis
Chroniques, Histoire

« Etre né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard »

Ecouter
Regarder

« -Ben moi, mon père, c’était un héros de guerre !

-Le mien, il a tué au moins 1000 français !

-Ben le mien, il est même pas mort… Et il va bientôt venir me chercher avec ma mère !

(…)

-Bonjour, ma sœur… Pourquoi personne ne veut me parler ? »

1927. Dans un orphelinat catholique du Sud de l’Allemagne, Georg, un jeune garçon est bien esseulé. Personne ne veut lui parler, aucun de ses camarades. Lorsqu’il en demande la raison à une religieuse de l’institution, il n’a pour réponse qu’une gifle et une insulte : « Bastard !!! ». La nuit suivante, il entre par effraction dans le bureau où sont rangés les dossiers de chacun des orphelins pour consulter le sien. Il en a la confirmation. Il est un bâtard, comme on le disait vulgairement. Son père est français, sa mère est allemande. Il subtilise un médaillon dans lequel il y a une photo de chacun d’entre eux. Il n’a pas l’intention d’attendre qu’ils viennent le chercher. Georg s’enfuit. Il compte les retrouver. Dans quelques années, il sera sur le front. Lors de la guerre précédente, ce sont ses parents qui y étaient, lui, poilu dans l’armée française, elle, infirmière allemande. Comment se sont-ils rencontrés ? Comment est née leur histoire d’amour ?

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O’Griafa, Morinière – Glénat

« L’Histoire est le visage de l’aventure humaine. » Si tout un chacun tente d’écrire l’histoire de sa vie, le XXème siècle l’a fait à la place de millions d’hommes et de femmes. De 1900 à 1954, les auteurs de la série concept Visages – Ceux que nous sommes racontent sur trois générations la destinée de cinq membres d’une même famille. Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa ne choisissent pas une narration linéaire mais passent d’une époque à l’autre sans jamais perdre le lecteur. On commence en 1927, on poursuit en 1940, on continue en 1914 pour aller jusqu’en 1918. Les auteurs nous plongent au cœur de la Grande Guerre avec pour toile de fond l’histoire d’amour entre Lieselotte Ruf et Louis Kerbraz.

Toutes les histoires sont des histoires d’amour, même les histoires de guerre. Visages-Ceux que nous sommes, c’est tout cela tout en allant bien plus loin. Une citation de Gauguin, titre de l’un de ses tableaux les plus fameux, l’annonce en préambule : « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? ». Georg cherche ses origines, qui il est et la façon dont il peut, dont il doit prendre en mains son destin avec le poids de sa généalogie. Mais si c’est bien lui qui lance la saga, ce sont bel et bien ses parents qui sont au cœur de ce premier épisode. Leur rencontre était si improbable qu’elle s’est produite. Et, comme pour faire un pied de nez à Gauguin, c’est l’art qui les réunit. Si elle est photographe, lui est un dessinateur mais aussi un artisan qui transforme les douilles en bijoux. Les auteurs posent également la question de la croyance et de la religion, sans en parler, en organisant la rencontre entre Lieselotte et Louis dans une église à moitié détruite. Quand l’on fait face à un drame, les rapports avec le divin s’en trouvent bouleversés, dans un sens comme dans l’autre.

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O’Griafa, Morinière – Glénat

Le dessinateur Aurélien Morinière n’avait rien publié depuis près de trois ans avec le thriller L’homme bouc. Et pour cause. Il était occupé sur cette nouvelle série dont les quatre volumes sont annoncés pour cette année. Il fallait donc prendre un peu d’avance. Morinière dépeint la violence des sentiments avec force et celle de la guerre avec une cruauté froide. Il démontre que quelque soit leur camp les soldats n’avaient pas d’autre choix que de tuer, soit pour survivre, soit parce qu’ils étaient emportés par la meute. Ses grandes cases sont majestueuses, que ce soit ces soldats marchant dans la forêt des Ardennes, ou bien le lieu de culte dans lequel se fait la rencontre qui scellera le destin du futur Georg.

Réalisé par les scénaristes de la série, un cahier documentaire complète l’album. Il y est question du Hartmannswillerkopf, éperon rocheux sur lequel ont péri ou ont été blessés 30000 soldats, de la Prusse, de l’Allemagne, de Versailles et de son traité, du vote des femmes en Allemagne, dès 1919, de l’artisanat des tranchées, dont il est fortement question dans l’album. On y parle également de la bataille de l’Yser, de celle de Dixmude et du 87ème régiment de fusiliers marins bretons. Tout cela serait incomplet sans l’exposition Visages. ceux que nous sommes au Goethe-Institut de Paris jusqu’au 11 mars. Au cours d’un parcours pensé pour les scolaires et pour le tout public, les visiteurs et visiteuses découvriront la saga tourmentée de cette famille déchirée sur trois générations. Sur un fond historique authentique, de 1900 à 1954, ils suivront la destinée de ces quatre personnages de nationalités et de générations différentes. Des visites pour groupes scolaires, de durées flexibles, sont également possibles. L’exposition voyagera ensuite dans les différents Goethe-Instituts de France.

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O’Griafa, Morinière – Glénat

Le vingtième siècle est certainement l’un des plus sombres de l’Histoire de l’humanité. « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? ». Accompagnons Georg pour trouver la réponse à ces questions. Si tant est qu’il y en ait une.


Série : Visages – Ceux que nous sommes

Tome : 1 – Derrière les signes ennemis

Genre : Histoire

Scénario : Nathalie Ponsard-Gutknecht & Miceal Beausang-O’Griafa

Dessins & Couleurs : Aurélien Morinière

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344022924

Nombre de pages : 56

Prix : 14,95 €


Étiquettes : 14-18 39-45 allemagne amour bd éditions glénat france gauguin générations guerre

Navigation de l’article

❮ Previous Post: Peter Panpan, et quatre autres MiniBulles
Next Post: Eddie & Noé 1 – Plus chauds que le climat ! ❯

Vous devriez aimer aussi

Chroniques
La dernière frontière 1 – James
26 mai 2024
Chroniques
Glouton 8 – Le cabot de Noël
3 décembre 2024
Chroniques
Les petits riens de Lewis Trondheim 9 – Les chemins de désir
13 mars 2024
Chroniques
Lebensborn
13 mars 2024

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Catégories

  • Actualités
  • Chroniques
  • Interviews
  • Non classé

Articles récents

  • A la poursuite du trésor de Décalécatàn
  • Chroniques de Tunisie Une française au pays de la révolution
  • Gabriele Münter Les terres bleues
  • Première dame
  • Ana Ana 25 – Le grand pique-nique

Archives

  • mai 2025
  • avril 2025
  • mars 2025
  • février 2025
  • janvier 2025
  • décembre 2024
  • novembre 2024
  • octobre 2024
  • septembre 2024
  • août 2024
  • juillet 2024
  • juin 2024
  • mai 2024
  • avril 2024
  • mars 2024
  • février 2024
  • janvier 2024
  • décembre 2023
  • novembre 2023
  • octobre 2023
  • septembre 2023
  • août 2023
  • juillet 2023
  • juin 2023
  • mai 2023
  • avril 2023
  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023

Commentaires récents

  1. Stan Store alternatives sur Bayard Graphic’
  2. affilionaire.org sur La forêt d’Oreka 1 – Une longue nuit
  3. your code of destiny sur Minato’s coin laundry 1
  4. Arinouchkine Andrei sur La vie ordinaire du chat-peintre
  5. Extraire la lumière et le soleil – La Cité des Esclaves sur Isidore et Simone Juifs en résistance
  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS
  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS

Copyright © 2025 Boulevard BD.

Theme: Oceanly News Dark by ScriptsTown