La place est bonne
« -Il faut que je me rende à l’évidence, Dilat Larath, mon fidèle homme de main… J’ai tout essayé. Je n’y arriverai jamais ! L’heure est venue pour moi de jeter définitivement le gant !
-Que ?!? Bien vrai, patron ? Vous… Vous renoncez ?!
-Je renonce. Plus jamais tu ne m’entendras prononcer ces mots qui ont fait mon malheur…
-JE VEUX ÊTRE CALIFE À LA PLACE DU CALIFE !!
-Qui ose ?! « Je veux être calife à la place du calife », c’est mon texte ! Ma réplique ! »
Bagdad la somptueuse coule des jours aussi paisibles que les eaux du Tigre, le fleuve qui la traverse. Paisibles ? Pas tant que ça. Ça aurait pu vu qu’Iznogoud semble avoir renoncé à devenir calife à la place du calife. Mais quand quelqu’un a l’ambition de le devenir à sa place, ça va réveiller son courroux. Une femme énervée pénètre dans le palais. C’est Nourah El Poussah, la sœur aînée du calife Haroun. Ce dernier lui avait promis le siège avant qu’elle ne soit éloignée par un mariage de convenance. Aujourd’hui veuve, elle souhaite gouverner. Sera-ce la volonté d’Haroun et comment Iznogoud le prendrait-il ? Poussah-toi de là que je m’y mette est la première des cinq histoires traditionnelles en huit planches qui composent ce trente-troisième opus des tentatives de putsch du grand vizir.

Dans Le Noël d’Iznogoud, de passage à Bagdad, le sultan Pullmankar fait le récit de ses plus belles découvertes aux soixante-et-onze enfants du calife. Il leur apprend que dans certains pays un génie barbu appelé Père Noël qui vit dans une cabane au pôle Nord apporte des cadeaux aux enfants. L’événement a lieu dans vingt-cinq jours. Voici l’occasion de fêter Noël au palais. Peut-être que si Iznogoud est gentil il deviendra calife à la place du calife.
Par le biais de la magie, les technologies modernes arrivent dans l’époque. Ainsi, la boutique Magie 2.0 a reçu des casques de réalité magique. Ils plongent leurs utilisateurs dans un univers imaginaire. L’article a énormément de succès mais a un très léger inconvénient : c’est si l’utilisateur ne veut plus sortir du monde qu’il découvre. Serait-ce un moyen pour envoyer le calife ailleurs et prendre sa place ?

Pour que le calife s’endorme, Iznogoud lui lit l’histoire d’une licorne bleue. Si le conte est véridique, Iznogoud pourrait bien assouvir ses désirs. Avec son fidèle homme de main Dilat Laraht, il part à sa quête. Enfin, dans Le massage trop relaxant, le fourbe propose au Commandeur des croyants un soin spécial avec pétrissages miraculeux. Pétrira bien qui sera pétri le dernier !
De toutes les séries de René Goscinny, Iznogoud est incontestablement celle qui en a le mieux préservé l’héritage. Jean Tabary savait écrire des histoires aussi drôles que celles du maître. Après sa disparition et une légère période de flottement, il faut reconnaître que depuis trois albums le grand vizir est au meilleur de sa forme. S’il est à l’aise sur Spirou, Elric fait des merveilles sur Iznogoud. Au scénario, un pull de scénaristes se partage les histoires. Deux duos (Zidrou/Falzar et Lemoine/Baril) et un solo (Andrieu) ont tout compris du sens et de l’essence de la série. Les jeux de mot fusent dans des situations improbables et anachroniques. On connaît la fin de chaque histoire, débile à souhait, et on en redemande. Merveilleux comme un conte des mille et une nuit.

Il veut être calife à la place du calife et on espère vivement qu’il n’y arrivera jamais, pour que, encore et encore, l’on mate ses échecs. Iznogoud est de retour pour une nouvelle salve de ratages monumentaux. Il ne faut absolument pas réduire Iznogoud à une série à Papa. C’est une madeleine pour les anciens, c’est à découvrir pour les plus jeunes, pour qu’ils se rendent compte comment on savait se marrer et comment on sait se marrer encore.
Série : Iznogoud
Tome : 33 – Iznogoud et la sœur du calife
Genre : Humour
Scénario : Olivier Andrieu, Falzar & Zidrou, Clément Lemoine & Mickaël Baril
Dessins : Elric
D’après : Goscinny & Tabary
Couleurs : Anya Amosova & Elric
Éditeur : Imav
ISBN : 9782365901734
Nombre de pages : 48
Prix : 12,95 €



