Une coupe bien convoitée
« -Je sais que ça peut être tentant de montrer à tout le monde ce que tu sais faire, mais sois prudent. t’y vas à 60 ou 70 % max, ok ?
-Ne t’inquiète pas, Nathan. Je ferai juste ce qu’il faut pour gagner ce match !
-Houlà, tu m’as l’air un peu très-trop motivé, là… On va se contenter de 50 ou 60 % de ton vrai niveau, ok ? »
Lazaro Piniatre, le journaliste du « Sportif » a failli rater le début de la conférence de presse. Le match opposant les Phoenix aux Tigres s’est joué la veille, avec une victoire de l’équipe de Louca. Ce soir, c’est le staff des Jaguars qui va répondre aux questions des journalistes. Ce seront les prochains adversaires des Phoenix. Pour Piniatre, les Jaguars ne gagneront pas la coupe du Griffon. Mais comment ont donc faits les Phoenix pour vaincre les Tigres ? Louca est arrivé par surprise et a intégré le match peu avant les arrêts de jeu de la demi-finale. Il a déjà égalisé. Il va falloir tenter le tout pour le tout avant les prolongations. Le coach, M.Kikov, est pour le moins tendu. L’arbitre, lui, est à l’affût de la moindre faute.

Si l’on sait dès le début que l’équipe des Phoenix, transcendée par le retour inattendu de Louca, va gagner sa demi-finale face aux Tigres, ce que l’on ignore, c’est de quelle façon le match s’est déroulé. L’important n’est pas le but, c’est le chemin. En donnant le résultat dès le début, Bruno Dequier doit relever un défi de taille : captiver le lecteur pour une histoire dont il connaît la chute. Là est tout le talent du narrateur. Dans un album en quasi-total flash-back, l’auteur expose les faits, scotchant les lecteurs sur la pelouse du stade pour un match défiant les lois, dans lequel on va déjouer les adversaires, détester l’arbitre, s’accorder avec les commentateurs et vibrer dans les gradins avec le public.

Shoots puissants, terrain qui semble faire plusieurs kilomètres de long, c’est certain, Bruno Dequier a été biberonné avec Olive et Tom (Captain Tsubasa en VO), anime des années 80 qui remplit les clubs de foot à la grande époque de sa première diffusion. 128 épisodes de 22 minutes diffusés à partir de 1983 au Japon et 1988 en France. Autre réminiscence ou acte manqué, le petit frère de Louca s’appelle Antin et son pote Anto. Tiens, le nom de famille d’Olive c’est Atton. On reste dans la même sonorité.
L’histoire, on le rappelle, n’est pas qu’une histoire de foot. Il y a bel et bien un thriller sous-jacent. Iceman est là pour nous le rappeler. Le père de Louca n’est pas ravi du retour de son fils qui devait rester caché pour sa sécurité.

Alors que la série pourrait se dérouler classiquement, avec son graphisme sportivement immersif, Bruno Dequier est un auteur qui remet sans cesse sa narration en question. Si le football décerne ses ballons d’or, la BD pourrait lui décerner un scénar d’or.
Série : Louca
Tome : 12 – Phénoménal
Genre : Aventure sportive
Scénario & Dessins : Bruno Dequier
Couleurs : Yoann Guillo
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808510332
Nombre de pages : 72
Prix : 13,50 €



