Un pantin dans les mains d’une emprise
« -Ograge !! Montre-toi ! Je sais que tu es là ! Viens m’aider !
-Si je fais ça, tu vas aller voir Gidéon ! Adel a raison. Tu ne devrais pas t’approcher de lui !
-Toi aussi, tu vas me dire ce que je dois faire ?
-Ce jeune homme est dangereux… Il a essayé de te tuer à plusieurs reprises… et il a déjà réussi une fois ! »
Le prince Thoren vient d’arriver à Mériolide avec une centaine d’hommes de Cendréclat. Ça devrait calmer les tensions dans la ville. C’est du moins ce que pensent les Hautes-clartés, les nonnes chargées de protéger la cité. Il y aurait des centaines de Maudits, créés depuis une dizaine d’années par le Marquis Polonre qui vient de mourir. Et si ce dernier avait espéré que l’un des sacrifiés renaisse en autre chose ? Il va être impossible de purifier tous les maudits qui se trouvent au fond de la crevasse. La seule solution est de les brûler… et prier pour que Müne les retrouve. Ça désole Adalise qui, par ailleurs, voudrait savoir pourquoi son ami Gidéon a essayé de la tuer. Ograge, l’Ëdrelin, cette petite boule pensante faite de pure rochelune, lui déconseille dans un premier temps. Mais si c’est juste pour aller lui parler, alors…

Les retrouvailles entre Adalise et Gidéon dans la cellule de ce dernier ne vont pas se passer comme elle l’espérait. Elle ne s’attendait pas à une rédemption, ça, non, mais elle aurait souhaité une vérité, une explication. Comme possédé, le garçon avoue ne s’être jamais senti aussi bien depuis des années. Pire, il l’accable, il l’enfonce, en lui demandant ce que ça fait que son seul et unique ami, lui, la hait au point de désirer en réalité sa mort. Selon Gidéon, Adélaïde, la mère disparue d’Adalise et de ses frères princes, serait la source même du mal et continue de contaminer le monde avec son engeance.

Depuis la fin du tome précédent, les relations entre Adalise et Gidéon ont pris un bien mauvais virage. Tpiu aurait-elle berné ses lecteurs précédemment ? Comment un garçon si gentil comme Gidéon a-t-il pu vriller de la sorte ? Dans un chapitre flashback sur sa petite enfance, on va apprendre et comprendre, comprendre pourquoi il agit ainsi et comment il est, à un tout autre niveau qu’on ne peut dévoiler, lui aussi une victime. L’amitié sera-t-elle plus forte que tout ? Peut-elle être indéfectible ? Qui lira saura.
Un bonus très original clôt le manga : un QR code renvoie vers La princesse cadavre, une chanson écrite par l’autrice pour la série.

Ce premier arc des Héritiers d’Agïone se clôt ici et termine aussi la série qui n’a malheureusement pas rencontré le succès escompté. C’est regrettable tellement elle promettait. C’est la dure loi du marché. Tpiu a en tous cas montré des talents de dessinatrice de manga particulièrement douée et de scénariste sachant faire claquer les rebondissements dans ce triptyque qui peut quasiment se suffire à lui-même. Vivement qu’on la relise dans un nouveau projet.
Série : Les héritiers d’Agïone
Tome : 3
Genre : Shonen
Scénario & Dessins : Tpiu
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505116424
Nombre de pages : 208
Prix : 7,90 €