Anges gardiens l’un de l’autre
« -Mamie-Rose…
-Oui ?
-Vous êtes sûre de vouloir revivre toute cette histoire ?
-Certaine. En ce moment, rien d’autre ne pourrait me faire plus plaisir… »
Par une belle nuit d’été, une dame âgée est assise sur une chaise de jardin. Elle lit une lettre à la lueur de lanternes. C’est un courrier adressé à Dieu par Oscar, un petit garçon de dix ans, qui recense les bêtises qu’il a pu faire. Oscar vient la rejoindre et s’assoit sur la chaise en face de celle qu’il appelle Mamie-Rose. Il lui demande si elle va bien. Lui, il est chauve parce qu’il a un cancer. C’est à l’hôpital qu’ils se sont rencontrés. Oscar regrette d’être un mauvais malade, qui empêche de croire que la médecine c’est formidable. N’est-ce pas, Docteur Düsseldorf ?
C’est en voyant apparaître le médecin dans le jardin de Rose que l’on réalise ce que jusqu’alors on se refusait de comprendre : Oscar est un fantôme, Oscar est un souvenir, Oscar est décédé. Mais dans le cœur de Mamie-Rose, il est bel et bien vivant. L’ancienne catcheuse au langage fleuri et le petit garçon philosophe vont apprendre l’un de l’autre en dissertant sur la vie et le temps qui passe. Rose demandera à Oscar de vivre chaque jour comme s’il comptait pour dix ans. Oscar accompagnera ses amis enfants d’infortune, réapparaissant comme des songes concrétisés, ainsi que Rose qui est à l’automne de sa vie.
Vincent Zabus enchaîne les scenarii émouvants. Incroyable, Nos rives partagées, Mademoiselle Sophie, Les petits métiers méconnus, chacune de ses histoires met en avant les sentiments. Il était normal que le roman aux 1,3 millions d’exemplaires d’Eric-Emmanuel Schmitt lui parle. Si Zabus réussit à arracher des larmes dans une adaptation, ça démontre d’une part la force du récit originel, et d’autre part le talent du scénariste. Il est bien aidé en cela par le trait tout en sensibilité de Valérie Vernay qui entremêle imagination et réalité dans des cases trompeuses, semant ainsi le trouble et le doute chez le lecteur.
Gardez en vous ces anges qui ont croisé vos vies. Chacun a son Oscar en soi. « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents, dans la mémoire des vivants. ». Cette citation de Jean d’Ormesson est le précepte de cette remarquable histoire.
One shot : Oscar et la dame Rose
Genre : Emotion
Scénario : Vincent Zabus
D’après : Eric-Emmanuel Schmitt
Dessins & Couleurs : Valérie Vernay
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 9782226483799
Nombre de pages : 144
Prix : 22,90 €