La fin du voyage
« -Et voilà, les filles !… Encore une fois, nous sommes schtroumpfés à notre propre sort…
-Eh ho ! Je ne suis pas une fille, moi ! Et d’ailleurs, heureusement pour vous que je vous accompagne ! Mes connaissances en de nombreux domaines vous seront sûrement utiles pour schtroumpfer les embûches !
-Eh bien, on va dire que nous sommes tout à fait rassurées… Alors en route pour le pays des pierres schtroumpfantes !! »
Bouton d’Or, Menthe, Tempête et le Schtroumpf à lunettes viennent d’accoster au pays des Pierres Schtroumpfantes, où ils doivent trouver la source dans laquelle tremper le bâton de Saule, la grande schtroumpfette, afin de la guérir. Les filles et leur accompagnateur sont laissés sur le sable avec leur araignée comme monture, leurs compagnons de voyage souhaitant retourner à leurs occupations. Qu’à cela ne tienne ! Les quatre lutins bleus sont bien déterminés à accomplir leur mission. La route est encore longue et semée d’embûches. Il faut passer entre deux pics et continuer tout droit. Quand ils vont apercevoir les fameuses pierres schtroumpfantes, ils vont être ébahis du spectacle qui va s’offrir à leurs yeux. Accéder à la source va être une autre paire de manches.
Troisième et dernier acte du cycle entamé avec Le bâton de Saule, le pays des pierres schtroumpfantes donne à Laurent Cagniat l’occasion de s’exprimer dans des décors magnifiques. L’arrivée au pays des pierres est un spectacle incroyable aussi bien pour les acteurs que pour les lecteurs du récit. Depuis leurs débuts, les Schtroumpfs ont des problèmes avec l’eau, notamment quand leur barrage fissure. Des soucis avec de l’eau, ils vont en avoir ici aussi, tout d’abord avec la crue d’une rivière, ensuite avec une source qui ne va pas être aussi alimentée qu’ils le voudraient. Mais peut-être cela sera-t-il suffisant pour soigner la cheftaine. Avec le petit singe gardien du temple, Cagniat introduit ce genre de personnages secondaires qui font tout le sel et l’originalité des épisodes des séries classiques franco-belges comme on aime.
Les scénaristes Luc Parthoens et Thierry Culliford démarquent bien ce spin-of de la série mère. Le titre à rallonge n’est pas forcément le plus approprié et pourrait rebuter certains lecteurs à la virilité mal placée qui penseraient qu’elle est destinée aux filles. Ce serait faire erreur. En proposant une histoire dense de cent trente-huit planches, on a un récit qui prend le temps de se construire et de se développer sur trois albums. Quarante-quatre ou quarante-six planches, c’est trop court. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque de l’âge d’or, les récits publiés en beaux albums cartonnés faisaient soixante planches. C’est par souci d’économie à cause du coût du papier que le format a été amputé par principe d’un quart de son contenu. Grâce au côté feuilletonnant, on peut rattraper le coup, ce que font Parthoens et Culliford. Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils continueront à fonctionner comme cela par cycles.
Les couleurs relief de Paolo Maddaleni contribuent également à cette différenciation bénéfique avec la série classique.
Si les auteurs annoncent que l’album est le troisième sur trois, on peut se douter que Saule sortira de sa léthargie. Pourtant, tout ne va pas couler de source. L’important n’est pas le but, c’est le chemin. Les filles du village schtroumpfs le prouvent bien.
Série : Les Schtroumpfs et le village des filles
Tome : 7 – Le pays des pierres schtroumpfantes
Genre : Aventure schtroumpfante
Scénario : Thierry Culliford & Luc Parthoens
Dessins : Laurent Cagniat
D’après : Peyo
Couleurs : Paolo Maddaleni
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808213103
Nombre de pages : 48
Prix : 11,50 €