Sors de ce corps, Marty Mac Fly !
« -Vous êtes entré chez moi par effraction. Dans le noir, mon gardien vous a pris pour un voleur…
-Je t’avais bien dit que Monsieur d’Oups n’avait rien à voir avec le mystère du Cap Rose… Et surtout d’être prudent !
-Vous êtes resté inconscient bien longtemps, cher ami… Nous étions inquiets. Même mes sels de champignon n’ont pas réussi à vous réveiller. »
Spirou se réveille dans la villa de Herbert D’Oups. Fantasio, le Comte de Champignac, Spip et le Marsupilami sont là. Ils étaient inquiets. Le groom est resté inconscient bien longtemps. Nous sommes en 1958. C’est l’exposition universelle de Bruxelles. L’Atomium vient d’être construit à cette occasion. D’Oups ne s’est pas encore préoccupé de Korallion, la cité des hommes-bulles. John Héléna vient d’être arrêté, alors que Spirou pensait l’avoir fait des années avant. Spirou ne comprend plus rien. Il semble avoir fait un bond en arrière dans le temps. Fantasio tente de lui remettre les pieds sur Terre. Enfermé dans une bulle sous-marine de nos jours, Spirou a en fait été transporté en 1958 à cause de la Zorglonde. L’ennemi auxquels ils vont avoir affaire est plus dangereux qu’ils ne le pensent encore. Ils le connaissent pourtant, puisqu’il s’agit de Cyanure, le robot dorénavant recyclé en intelligence artificielle.
On l’avait donc laissé mort, on le retrouve coincé dans un espace-temps. Mais qu’est-il donc arrivé à Spirou ? Spirou par le trio Schwartz-Guerrive-Abitan Acte 2. Comment les auteurs vont-ils sortir Spirou de la situation dans laquelle ils l’ont laissé, à savoir : la mort ? Benjamin Abitan et Sophie Guerrive rebondissent grâce aux nouvelles technologies. Côté humour, ils réjouiront les afficionados de Yann, parce qu’ils font partie des rares qui, à sa manière, sont capables d’oser. Pour preuve, la scène avec le village africain dans l’exposition où Fantasio parle des autochtones comme de bêtes de foire.
Comme dans tout album de Schwartz, il y a à voir dans tous les coins de case. Le dessinateur ne sait pas faire dans l’à-peu-près et bourre ses vignettes de détail. Une image en demi-planche d’Olivier Schwartz, c’est l’assurance de s’y poser avec délectation pendant plusieurs secondes, si ce n’est minutes, au plaisir d’y revenir lors d’une deuxième lecture. Le fourbe n’a pas hésité à glisser un Tintin hebdomadaire sous le bras d’un gamin en culottes courtes. Kodo le tyran et Vito la déveine apparaissent dans le train fantôme. Schwartz parvient à déclencher des émotions comme personne n’avait réussi à le faire depuis Tome et Janry lorsque John Héléna réapparaissait dans Virus. Ici, c’est lorsque Secottine et le Comte de Champignac ouvrent le garage de ce dernier que l’on est pris aux tripes devant le bric-à-brac qui s’y trouve et notamment une zorglumobile endommagée. Le dessinateur réussit également l’exploit, dans une scène d’anthologie, à glisser de nombreux personnages de l’écurie Dupuis.
Cette Mémoire du futur confirme le retour en grâce de la série principale de Spirou & Fantasio. Réunissant les nouvelles générations et les nostalgiques de la première heure, Schwartz, Abitan et Guerrive semblent avoir trouvé la recette, si recette il y a, pour que le groom retrouve son aura.
Série : Les aventures de Spirou et Fantasio
Tome : 57 – La mémoire du futur
Genre : Aventure
Scénario : Benjamin Abitan & Sophie Guerrive
Dessins : Olivier Schwartz
Couleurs : Alex Doucet
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808503280
Nombre de pages : 64
Prix : 12,50 €