Alix, Blake & Mortimer : même combat
« -Tu vois : allons dans le Nord ! Je suis sûr que tout n’a pas disparu sur l’ancienne île des Atlantes. Avec un peu de chance, nous y découvrirons d’autres objets comme le disque d’Osiris et nous reviendrons dans l’Empire avec des connaissances et un savoir que nous ne soupçonnons même pas. »
En 9 avant notre ère, Alix et sa troupe arrivent en Armorique. Osiris serait passé par là après avoir quitté l’Atlantide. Son disque indique que la région est le sixième point de passage du voyage de l’ancêtre du jeune Jiaan. C’est bien dépaysant pour celui qui vit d’ordinaire dans les gigantesques marais du haut-Nil blanc, en Egypte. A la recherche du continent perdu, la première chose que les voyageurs découvrent en arrivant est une installation circulaire de monolithes, étrangement dénués de neige comme tout autour. Ce cercle est-il d’origine atlante ? Sert-il de lieu pour faire des calculs astronomiques ? Ou est-ce un endroit de sacrifices humains ? Impossible à savoir. Ce n’est qu’une étape. Alix est décidé à mettre le cap au Nord afin de ramener de l’ancienne île des Atlantes d’autres objets comme le disque d’Osiris, ainsi que des connaissances et un savoir insoupçonnés.
Mais pour l’instant, il va falloir trouver un moyen de s’y rendre. Dans un village armoricain, les voyageurs font la connaissance de Cellos, propriétaire d’un chantier naval, et de son fils Nanto. Cellos admire la légion depuis qu’il y a servi comme pilote de navire pendant les guerres de César. Il est donc tout à fait disposé à construire pour Alix un vaisseau prêt à affronter l’océan du septentrion. Ça ne va pas être du goût de tout le monde, notamment de Vinda, première prêtresse de la Dame de la mer et fervente gardienne des traditions. La déesse a toujours interdit la navigation au-delà des côtes bretonnes. Vinda s’oppose donc à ce qu’Alix et les siens courent de tels dangers. Le village est scindé en deux entre le clan Cellos et le clan Vinda, jusqu’au feu et jusqu’au sang.
Pour ce quinzième tome d’Alix Senator, Valérie Mangin et Thierry Démarez emmènent Alix sur les terres d’Astérix avec un objectif à la Blake et Mortimer. Les puissances divines des meilleures bandes dessinées sont invoquées. Comme à son habitude, Valérie Mangin signe un album riche en événements. Aucun temps mort dans cette relecture de La zizanie, avec en filigrane une histoire d’amour impossible à la Roméo et Juliette, entre Nanto, le fils de Cellos, et Sertis, fille de Vinda. Le final est grandiose. Démarez se surpasse. La planche 45 restera dans les annales, notamment pour sa dernière case. La scénariste s’engage. L’ultime case de l’album délivre une double mise en garde à propos de sciences et de religion. On peut y comprendre un écho à tout ce qui se passe actuellement au Proche-Orient, ou bien un simple hommage à Gargantua quand il disait à Pantagruel : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ! ». Au lecteur de se l’approprier.
Alix Senator est un politicien aventurier bien plus en forme que nos sénateurs actuels. Lui, en tous cas, on peut lui renouveler son mandat sans problème. La série a dépassé le stade de spin of pour s’octroyer une place de choix dans le paysage de la BD dans l’héritage Martin.
Série : Alix Senator
Tome : 15 – Les cercles des géants
Genre : Aventure historique
Scénario : Valérie Mangin
Dessins : Thierry Démarez
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
D’après : Jacques Martin
Éditeur : Casterman
ISBN : 9782203257627
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €