Danse féline
« -Zôjirô, tu as dit que j’étais votre compagnon de route.
-Bien sûr, ici, nous sommes tous au service des arts vivants… N’est-ce pas ? Mais nous seuls survivrons. Tu ne me vaincras pas. Si tu ne veux pas essuyer la honte, retourne sur ta montagne, petit singe. »
-Ha ha ha ha !
-C’est ça ! Espèce de singe !
-Rentre dans ta campagne !
-Je… Je suis Oniyasha, acteur de Sarugaku de la compagnoe Kanze de Yamato ! Je Relève solennellement le défi ! »
Japon, XIVème siècle. Oniyasha, acteur de Sarugaku de la compagnie Kanze de Yamato, relève le défi de danse lancé par Zôjirô, de la compagnie Shinza, qui le prend pour un singe. Il est monté sur la grande scène d’Imakumano. Alors, il peut être en capacité d’affronter le comédien. Si ce dernier sait comment Oniyasha danse, lui, aimerait bien voir son adversaire danser. Perdre serait synonyme de honte pour la compagnie Kanze. Dégouté par le comportement de Zôjirô, Kogane, qui semble en avoir souffert, ne veux plus danser. Il dit avoir eu à faire à des sauvages. Il donne cependant à Oniyasha un moyen d’observer son ennemi en cachette. C’est là qu’il se rend compte qu’il s’est fait dérober sa chorégraphie.
Pendant ce temps, le seigneur Yoshimitsu fait placarder une annonce : le thème du tournoi de danse du 1er août entre la compagnie Shinza et la compagnie Kanze sera la danse du lion. Nous sommes le 25 juillet 1375. C’est dans sept jours. Il n’y a pas de temps à perdre. Le thème est confortable pour Zôjirô, beaucoup moins pour Oniyasha qui n’a jamais pratiqué cette danse. C’est là que l’inimaginable se produit. L’ennemi lui propose de la lui apprendre. Ce serait dommage qu’il gâche tout avec un numéro maladroit. Oniyasha est trop fier pour accepter et refuse la proposition. La danse du lion emprunte la force spirituelle d’un animal pour chasser les mauvais esprits et laisser place au bonheur. C’est seul qu’il ira chercher cette puissance.
Pour ce troisième épisode de The world is dancing, série qui immerge aux sources de la création du théâtre Nô, le mangaka Kazuto Mihara met à l’honneur les animaux. C’est par l’observation qu’Oniyasha va apprendre. Le mangaka offre des planches félines magnifiques, où l’on passe de case en case avec la délicatesse des coussinets d’un chat. Oniyasha ira même jusqu’à observer un félin folklorique. En postface, Katsuyuki Shimizu revient sur Zeami, fondateur du théâtre nô tel qu’inscrit dans les livres scolaires. Les documents historiques le décrivent comme un joli garçon lunaire et attachant, de petit gabarit et qui créait des rythmes avec ses propres gestes grâce à son entraînement artistique. L’acteur de théâtre nô Kôhei Kawaguchi, figure incontournable de la scène contemporaine, supervise l’écriture de Mihara. Il raconte son art en deuxième partie de postface, avec notamment un focus sur les masques.
Contemplation, Délicatesse, harmonie, l’art du manga et l’art de la danse théâtralisée se croisent dans « The world is dancing ».
Série : The world is dancing
Tome : 3
Genre : Emotion
Scénario & Dessins : Kazuto Mihara
Éditeur : Vega – Dupuis
ISBN : 9782379504549
Nombre de pages : 192
Prix : 11 €