Always a fair lady
« -Allez, plus souple ! Plus hautes les jambes ! Et souriez !
-Alors Monsieur Van Der Linden, y en a-t-il une qui vous plairait ?
-La grande là ! Quelle grâce… Et ce sourire… J’ai rarement vu une fille aussi parfaite.
-Edda ! Peux-tu venir une seconde ? Edda, Monsieur Van Der Linden aimerait te proposer du travail.
-Chouette ! C’est pour faire quoi ?
-Une hôtesse de l’air dans un film. »
1948, au Pays-Bas, Edda Hepburn a dix-neuf ans lorsqu’elle est repérée en cours de danse classique par un réalisateur pour faire de la figuration dans un film. C’est la première fois qu’elle tourne, et ce ne sera pas la dernière, loin de là.
Bruxelles, Belgique, 4 mai 1929, les frères Hepburn entendent résonner le premier cri de leur petite sœur aux yeux de faon. Elle s’appellera Edda. Son père, anglais de pure souche, la déclare née là-bas. La famille bourgeoise déménagera aux Pays-Bas dans une grande propriété, avant que les parents n’envoient leur fille étudier dans une école anglaise pour apprendre la langue, sous le prénom Audrey. Joseph Hepbrun-Ruston, le papa, est fasciste et sympathisant d’Adolf Hitler. Dévoué à la cause nazie, un adultère scellera la séparation du couple. Le père part à Londres. Les enfants restent aux Pays-Bas avec leur mère mais dans une modeste maison de ville. On a vu comment la future star eut sa première proposition de tournage, avant des pas plus marqués, tant au cinéma qu’au théâtre. En 1951, Colette lui propose de jouer Gigi à Broadway.
De Vacances romaines à My fair lady, de la comédie musicale Funny Face à Comment voler un million de dollar, elle tourne avec les plus grands réalisateurs : Billy Wilder, John Huston, Blake Edwards, Stanley Donen ou encore Mel Ferrer dont elle partagera la vie et avec qui elle aura un enfant. Seule dans la nuit restera l’un de ses rôles les plus originaux. Elle y joue une aveugle poursuivie par des malfrats qui veulent récupérer une poupée remplie de drogue. Lorsque ses engagements humanitaires prennent le pas sur sa carrière, seul Steven Spielberg la sortira de sa retraite cinématographique en lui offrant un second rôle dans Always en 1989.
Onzième volume de la collection 9 ½ des éditions Glénat consacrée aux grandes stars du cinéma, Audrey Hepburn est seulement la deuxième femme à avoir les honneurs de la série après l’iconique Jayne Mansfield. Jean-Luc Cornette détaille sa vie de sa naissance à sa mort. Ses premières années démontrent comment son destin est lié à celui du XXème siècle. Son enfance est nécessaire pour comprendre ses choix de vie. De même, ses dernières années accompagnent une époque en mutation. Hepburn est une des premières actrices altruistes, tournée vers les autres, dans un engagement auprès de l’Unicef vers les enfants du monde, de l’Amérique du Sud à l’Asie. Que les cinéphiles se rassurent, Hollywood tient le haut du pavé dans l’album. Agnese Innocente dessine l’actrice avec une vive émotion. Ses grands yeux constamment écarquillés, ses yeux de faon, happent le lecteur comme elle le faisait avec la caméra, preuve en est cette sobre et sublime couverture où elle semble nous inviter dans sa vie.
Les étoiles brillent dans le ciel. Mais avant cela celle d’Audrey Hepburn a illuminé les planches et les plateaux de tournage. Cette biographie donne envie de se replonger dans ses films.
One shot : Audrey Hepburn Un ange aux yeux de faon
Genre : Biographie cinématographique
Scénario : Jean-Luc Cornette
Dessins & Couleurs : Agnese Innocente
Éditeur : Glénat
Collection : 9 ½
ISBN : 9782344056356
Nombre de pages : 164
Prix : 22 €