Tragi-comédie en quatre actes
« – Votre mie n’est-elle point gracieuse ? Agréable à la vue et au toucher ?
– Je ne le sais, en six mois de noces, l’envie ne m’a même pas effleuré !
– Est-elle malodorante, bruyante ou estropiée ?
– Rien de cela. C’est une beauté nubile et estimée… Non. Le problème vient de moi… L’ancien officier chef d’armée ne peut plus sabrer ! Je vous mandate céans pour m’aider à trouver une solution. »
Le Comte François de Dardille vient de convoquer en sa demeure Monsieur le Marquis. S’il a besoin de son ami, c’est qu’il est dans une bien mauvaise passe. La Comtesse Amélie de Figule reproche à son époux de ne pas la satisfaire. Afin de le prouver, et pour se voir attribuer en compensation la moitié des terres de son mari, elle convoque le « congrès ». S’il veut éviter de se voir spolier d’une partie de sa fortune, le Comte va devoir assurer au lit et en public. Il craint de ne pouvoir y parvenir et espère que le Marquis lui donnera les clefs de la réussite.
C’est un genre de récit peu commun auquel nous invitent Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil : la farce sexuelle. Tout commence comme une tragédie. On ne sait pas encore comment ça finira, mais le cœur est une comédie. Ducoudray s’empare d’une réalité. Entre le XVIème et le XVIIème siècle, en France, une épouse pouvait faire annuler son mariage pour cause d’impuissance de son mari. Convoqué devant le Congrès, le mari devait prouver en public ses capacités sexuelles. C’est ce qui arrive ici au Comte de Dardille, plus préoccupé par sa fabrique de soldats de plomb que par les attributs d’Amélie. Le Marquis, habitué des parties fines, tente de l’intéresser aux vertus féminines.
Ce qui aurait pu être une histoire platement érotique sous les crayons d’un dessinateur réaliste se transforme en facétie croquignolesque sous le graphisme de Nicolas Dumontheuil. Ce dernier met en scène ses personnages comme dans un théâtre. Il transforme le lecteur en spectateur que les acteurs happent pour les intéresser aux scènes qu’ils jouent. Qu’ils soient dans une forge, dans un bordel ou à bord d’un carrosse, les personnages sont des comédiens dans les mains d’un metteur en scène truculent.
Avec des dialogues ciselés, jamais vulgaire et toujours drôle, L’impudence des chiens invite Molière chez Rabelais. Une excellente surprise.
One shot : L’impudence des chiens
Genre : Comédie historique
Scénario : Aurélien Ducoudray
Dessins & Couleurs : Nicolas Dumontheuil
Éditeur : Delcourt
ISBN : 9782413043607
Nombre de pages : 80
Prix : 19,99 €