Blessures secrètes
« -Bonjour à tous. Je vous présente Bardroy. Il vient d’entrer au service de cette maison. »
Sebastian, le majordome, présente un nouvel employé au personnel du manoir. Celui qui supervise les tâches de la maison pendant les congés de l’intendant Monsieur Tanaka, affecte le nouvel arrivant au poste de chef cuisinier. Bardor, c’est son nom, s’en étonne. Recruté parce qu’il est un mercenaire aguerri, le soldat américain est surpris de se retrouver à ce travail. Pour Sebastian, il est prioritaire de rehausser le prestige et la grandeur de Phantomhive. Piqué par une réflexion du jeune Ciel qui aurait préféré un chef français ou italien, Bardor accepte de relever le défi. Si sur le champ de bataille, il peut tout réduire en cendres, il ne devra pas faire ça dans les cuisines. C’est parti pour une formation accélérée, aidé par le majordome. Perturbé par son passé, le soldat parviendra-t-il à répondre aux attentes ?
Si Bardor a été recruté à ce poste, bien que Monsieur le maître des lieux n’aime pas beaucoup les mondanités et n’organise donc jamais de banquet pour un grand nombre d’invités, c’est parce qu’il faut là quelqu’un capable de diriger ses subordonnés comme un commandant, pour leur faire aligner les plats sur la table au moment prévu, comme sur un champ de bataille. Bardor va mettre du cœur à l’ouvrage pour répondre aux attentes. Ce ne sera pas évident. Le premier poulet sera cramé. Avec une rigueur militaire, l’homme va apprendre. Il va devoir composer avec son passé qui peu à peu va ressurgir, son passé professionnel évidemment, mais sa vie de famille également. Quelle était sa vie d’avant ? Qu’est-ce qui l’a poussé à s’engager dans l’armée américaine ?
Yana Toboso renouvelle l’univers de Black Butler en introduisant un nouveau personnage aux blessures secrètes. Bien sûr, on reste dans le ton et dans l’esprit de la série, mais l’auteur développe un angle à la fois mystérieux et émouvant. Les visions cauchemardesques de Bardor sont-elles des réminiscences du passé ou des délires post-traumatiques dus à la guerre ? On apprendra rapidement que ce sont les deux. L’auteur n’en oublie pas l’humour, avec un tacle au machisme. « Tout d’abord, c’est une erreur de faire travailler un homme en cuisine. Cuisiner, nettoyer, ce sont des tâches pour les femmes ! » dénonce Bardor. Sebastian, très avant-gardiste, le remet aussitôt à sa place : « Dire que le XIXème siècle est bientôt fini… Vous avez encore des idées si réactionnaires… »
La force de Black Butler est d’être une série polycéphale. Elle entre dans tous les genres en ne se figeant dans aucun. Fantastique ? Oui et non. Mystérieuse ? Oui et non. Du quotidien ? Oui et non. Emouvante ? Oui, sans conteste.
Série : Black Butler
Tome : 32
Genre : Aventure Shonen
Scénario & Dessins : Yana Toboso
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
ISBN : 9782505121428
Nombre de pages : 178
Prix : 7,10 €