A new promised neverland
« -Toi aussi tu viens d’un orphelinat privé d’excellence ?
-Oui, celui de Leceister.
-Tu as une idée de pourquoi ils nous ont réunis ici ?
-Je sais pas mais à mon avis c’est pas bon signe.
-Pourquoi ?
-S’il nous arrive quelque chose, y aura pas grand monde pour pleurer. »
Welling et Moé, une adolescente et son petit frère, se réveillent dans un appartement qu’ils ne connaissent pas. Les enfants en sortent et rencontrent d’autres gamins qui sont dans la même situation qu’eux. Ils sont tous orphelins et étaient placés dans divers OPE, des orphelinats privés d’excellence. Un message vidéo sur un écran va leur en apprendre un peu plus sur le mystère qui les entoure. Ce message, il est signé Ido Stavanger, fondateur de ces fameux OPE. Il leur apprend qu’ils sont sur Adenaom, une île en plein océan Pacifique. Ils sont les derniers survivants d’un monde qui n’existe plus. Une catastrophe géopolitique a entraîné la quasi-destruction de la planète. Les espèces végétales et animales ont été anéanties. Adenaom est une île préservée protégée par un dôme. Les enfants ont été transférés en ce lieu avant les bombardements. Stavanger a sélectionné les orphelins les plus compétents physiquement et mentalement pour construire une nouvelle société « aussi parfaite que possible ».
Evidemment, tout ne va pas se passer comme prévu. Le paradis va montrer ses limites. Entre les bons petits soldats exécutant les activités commanditées, toujours avec cette bonne vieille bienveillance, par des écrans disséminés en tous lieux, et les rebelles qui souhaitent garder leur libre arbitre, le torchon ne va pas tarder à brûler. La belle harmonie des premiers jours va rapidement voler en éclats. Dans quels camps vont se ranger les divers protagonistes que nous suivons ? Entre secrets et trahisons, il ne faut faire confiance en personne.
La bulle est une série d’anticipation qui se range dans la grande catégorie des dystopies. Pas de jeu du cirque à la Hunger Games, mais des orphelins à la Promised Neverland, sauf qu’ici, aucun adulte ne les encadre, et ils ne sont manifestement pas là pour servir de nourriture. Le mystère reste total quant aux intentions de ceux qui les ont réunis. Le message du directeur des établissements dont ils proviennent est-il seulement véridique ? Seul l’avenir le dira. On est dans un décor similaire à celui du film The Island. On va y fuir aussi, mais pas la même chose que dans le long métrage. Le graphisme rassurant de Gabriele Bagnoli, avec quelques accents mangas, contraste avec l’ambiance anxiogène créée par Aurelle Gaillard. On met plusieurs pages à réaliser que Welling, au prénom indéfini, est une fille. Sa coupe à la garçonne prête à confusion et aucun indice ne permet de prouver le contraire avant un bon moment. Dans le même ordre d’idées, les enfants parlent des OPE avant que l’on ne nous explique bien plus tard de ce qu’il s’agit. Attention donc aux auteurs de bien se mettre à la place des lecteurs.
Le suspense est à son comble. Les auteurs ne traînent pas pour immerger le lecteur au cœur de l’intrigue. Il n’y a aucune longueur. Sans être d’une originalité folle, cette bulle est redoutablement efficace.
Série : La bulle
Tome : 1 – Bienvenue sur Adenaom
Genre : Anticipation
Scénario : Aurelle Gaillard
Dessins : Gabriele Bagnoli
Couleurs : Sandrine Degreff
Éditeur : Auzou
ISBN : 9791039513500
Nombre de pages : 80
Prix : 13,95 €