Maîtresse du jeu
« -Niveau 99 ? Ce doit être une erreur. Apportez un nouveau magicomètre.
-Encore niveau 99…
-Mademoiselle Eumiella, étiez-vous au courant de votre niveau ?
-Je m’en doutais un peu. »
On ne passe pas d’un niveau à l’autre sans vaincre des monstres. Si Eumellia Dolkness est au niveau 99, c’est qu’elle a eu un parcours exceptionnel. Elle ne ment pas. Le jour de ses quinze ans, elle entre à l’académie royale, dirigée par son père, le maître des lieux, ou plutôt le père de son personnage, car Eumellia est le personnage d’un Otome Game auquel joue une étudiante japonaise. C’est même son jeu préféré. Si tout le monde doute de ses capacités, elle ne va pas tarder à prouver qu’elle est bien au niveau qu’elle mérite. Elle est presque au terme du game, mais il paraît qu’il y aurait un boss caché supplémentaire, un roi-démon en bout de course. Son extermination sera confiée à une équipe de rares élus. C’est le devoir de la famille royale d’accomplir cette tâche. Eumellia en fait partie.
Villainess Level 99 est un manga pas comme les autres. Les mangakas détournent le principe d’un jeu pour confondre une joueuse et le monde dans lequel son personnage évolue. On est dans la mise en abime d’un Otome Game. Mais au fait, qu’est-ce qu’un Otome Game ? Les japonais classent les mangas par sexe. Les shonens sont destinés aux garçons tandis que les shojos sont faits pour être lus par un public féminin. On le sait moins, mais il existe aussi une classification dans le jeu vidéo. Ainsi, un Otome Game est conçu pour les filles. Ce sont généralement des jeux romantiques visant à développer les relations entre les personnages. Ils se jouent surtout sur smartphone. L’Otome est un RPG, soit un « role playing game », c’est-à-dire un jeu de rôle, issu de la grande tradition initiée par Donjons et dragons.
Pour l’instant pas de démons ni de dragons. Ce premier tome invite les personnages à faire connaissance entre eux. On suit le parcours d’Eumellia Dolkness dans une cour qu’elle découvre à 5 ans. Un bond à ses quinze ans marque le tournant de la vie de son personnage. On va passer aux choses sérieuses. Il va être temps de terminer le jeu. En choisissant de faire de son héroïne la narratrice du récit, Tanabata Satori lui fait expliquer comment elle est arrivée là et qu’elles sont les règles du jeu auquel elle va participer. L’ensemble reste théâtral et est trop verbeux. Ce tome introductif manque sévèrement d’action. C’est dommage parce que le principe proposé est fort alléchant. Espérons que le tome 2 rectifiera rapidement le tir. Le dessin de Nocomi, d’après le chara-design de Tea, est tout ce qu’il y a de plus classique, efficace et passe-partout.
Villainess Level 99 permet de découvrir un nouveau pan de la culture nippon-geek. Ce premier tome est plein de promesses dont on attend la concrétisation avec hâte.
Série : Villainess Level 99
Tome : 1
Genre : Fantastique
Scénario : Tanabata Satori
Chara-design : Tea
Dessins : Nocomi
Éditeur : Soleil Manga
ISBN : 9782302095656
Nombre de pages : 160
Prix : 7,99 €