L’espoir d’aimer à tout jamais
« – Pourquoi tenez-vous tant à récupérer ce cherish bot, patron ?
– Oh, je ne veux pas le récupérer… Je veux juste le regarder mourir. Beaucoup de cherish bots comme Karel sont morts dans leur 27e année sans que personne comprenne cette anomalie. L’obsolescence programmée de ce modèle va normalement au-delà de 100 ans. Certains collectionneurs paieraient une fortune pour en voir mourir un naturellement. »
La traque est en cours. Alors que Elle et Karel sont en route pour Madrid où ont été conçus les Cherish Bots, Nagai est à leurs trousses. Il veut regarder Karel mourir. Le robot est dans sa vingt-septième année. Son obsolescence programmée lui laisse peu d’espoir, mais Elle ne l’entend pas de cette oreille. L’humaine est amoureuse du robot. Elle compte bien tout faire pour le sauver.
Le triptyque Love Love Love se clôt dans un final hollywwoodien. Les auteurs n’épargnent rien à leurs héros. Pas une seconde de répit dans cette course poursuite au final de blockbuster. Loin d’être conventionnelle, la série pose les bases d’un questionnement sur l’amour au XXIème siècle. Dans une période sombre, où des interdits inexplicables sortent de tous les côtés, où le voisin préfère s’occuper des autres plutôt que de lui, surtout quand ça n’a aucune incidence sur sa vie, cette histoire prouve qu’on peut, non, qu’il faut aimer qui l’on veut. Ce n’est pas aux autres de nous dicter notre comportement. Il faut que les jeunes d’aujourd’hui l’entendent. Ce ne sont pas les politiciens qui vont les y aider. Ce sont des artistes comme les auteurs de ce livre. Dans les périodes les plus troublées de l’histoire de l’humanité, l’Art avec un grand A a joué un rôle déterminant. Plus que jamais, il est l’évasion vers un futur plausible.
C’est un bien grand rôle qui est donné là à une bande dessinée en trois volumes qu’il faut concevoir comme une seule grande histoire. Et pourtant, Love Love Love est un récit qui ne doit pas passer inaperçu. Kid Toussaint et Andrés Garrido s’y attachent mais on ne peut pas dire que l’éditeur ait mis la série en évidence. Sorti en plein mois d’août sans aucun soutien éditorial, Love Love Love n’a pas été « vendue » comme il le fallait. C’est le moins que l’on puisse dire. Seule la réédition en intégrale chez Aire Libre pourrait lui donner la visibilité qu’elle mérite.
L’émotion est le point commun des histoires signées Kid Toussaint. Love, Love, Love ne déroge pas à la règle. Il réussit à insuffler des sentiments à des intelligences artificielles. Karel entrera-t-il dans le fameux et tragique club des 27 ? Un merveilleux conte moderne, violent mais plein d’espoir.
Série : Love Love Love
Tome : 3 – Bip Bip Yeah
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Kid Toussaint
Dessins & Couleurs : Andrès Garrido Martin
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034757763
Nombre de pages : 64
Prix : 12,50 €
Salut Laurent, c’est magnifique bravo super bien fait 👍
Merci !